VATICAN - Augmentation du nombre des vocations dans les territoires de mission et responsabilité de l’ensemble de l’Eglise quant à leur formation

vendredi, 28 juin 2019 oeuvres pontificales missionnaires   mois missionnaire extraordinaire   vocations   séminaires   ordres religieux  

Katoliknews

Cité du Vatican (Agence Fides) – « Les vocations sacerdotales et religieuses continuent à fleurir dans les pays dit de mission, en tant que signe et fruit de la vitalité de la foi, et ces régions se transforment déjà actuellement en pays missionnaires qui, à leur tour, envoient des prêtres et des religieux aux autres Eglises ». C’est ce que souligne dans un entretien accordé à l’Agence Fides, le Père Guy Bognon, PSS, Secrétaire général de l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre depuis juillet dernier, après avoir prêté service au sein du Secrétariat de cette même œuvre au cours des années précédentes. « La formation des jeunes appelés, dont le nombre augmente chaque année – poursuit-il – requiert des formateurs bien préparés, des structures et des infrastructures. Malheureusement, l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre n’est pas toujours en mesure de répondre de manière positive à l’ensemble des requêtes par manque de fonds ».
L’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre est l’une des quatre Œuvres pontificales missionnaires. Elle fut fondée en 1889 à Caen par Jeanne Bigard, avec le soutien de sa mère, Stéphanie, sur inspiration du Vicaire apostolique de Nagasaki, S.Exc. Mgr Jules-Alphonse Cousin, des Missions étrangères de Paris, qui voulait former des prêtres locaux au Japon pour annoncer l’Evangile à leur peuple. Le but de l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre est par suite de soutenir, par la prière et l’aide financière, la formation du clergé local dans les Eglises de mission, outre à celle des candidats à la vie religieuse masculine et féminine.
« L’année 2019, pendant laquelle l’Eglise universelle célébrera le Mois missionnaire extraordinaire – rappelle le Père Bognon–est également marquée par des dates significatives pour nous : le 1er juin, nous avons fait mémoire de la fondation de l’Œuvre, en 1889, soit voici 130 ans. Le 2 décembre prochain constituera le 160ème anniversaire de la naissance de la fondatrice de l’Œuvre, Jeanne Bigard (1859-1934), alors que le 22 avril a marqué le 85ème anniversaire de sa mort. Même si ces dates ne constituent pas un Jubilé stricto sensu, elles constituent dans tous les cas une occasion pour parler de l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre. En effet, dans de nombreux pays, celle-ci est encore peu connue après plus d’un siècle d’existence et d’engagement continu ».
Fidèle à ses objectifs de fournir une « formation de qualité » aux futurs prêtres, l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre effectue son action ordinaire à plusieurs niveaux. « Nous considérons important la formation des formateurs – met en évidence le Père Bognon – que nous assurons au travers de rencontres d’approfondissement et de bourses d’études. Des sessions de formation ont été organisées à Rome, dans certains pays d’Afrique et d’Asie. Dans certaines nations, ont été prévues des rencontres annuelles alors que, dans nombre d’autres, la volonté d’organiser ce genre de formation se heurte au manque de ressources financières. Toutefois, ces sessions d’études se révèlent très importantes, et même nécessaires, si l’on veut continuer à former pour l’Eglise d’aujourd’hui et de demain des prêtres de qualité ».
En ce qui concerne le soutien à la formation par le biais de bourses d’études, l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre soutient certains étudiants des Universités ou Instituts supérieurs catholiques au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Côte-d’Ivoire, au Kenya, au Nigeria, en Tanzanie et en Belgique. La majeure partie d’entre eux se prépare à devenir formateurs dans les séminaires ou les maisons religieuses. Cette année, ce sont 300 prêtres, religieux et religieuses qui en bénéficient. Depuis deux ans, a débuté un programme expérimental en faveur des futurs formateurs appartenant à des Congrégations ou Instituts religieux de droit diocésain. Au titre de cette année universitaire 2018-2019, ont été accordées 21 bourses d’études à des religieux et religieuses du Ghana, de République démocratique du Congo, du Malawi et du Nigeria. « Les programmes de formation des formateurs se montrent d’une importance capitale si nous voulons aider l’Eglise à surmonter les défis de la qualité et de la crédibilité des âmes consacrées dont elle a besoin pour sa mission évangélisatrice » commente le Père Bognon.
L’Œuvre collabore avec le Centre pour la protection de l’enfant (CCP) de l’Université pontificale grégorienne de Rome, finançant chaque année la formation de 6 prêtres et religieuses, « afin de mettre à disposition des Conférences épiscopales des personnes compétentes dans le domaine de la protection des mineurs » souligne le Secrétaire général.
Le Père Bognon rappelle qu’en 2018, l’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre a envoyé des subsides ordinaires à 737 Petits Séminaires, séminaires propédeutiques et Grands Séminaires en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine. Dans le détail, les subsides ont été envoyés à 383 Petits Séminaires comptant 47.556 Séminaristes, 125 Séminaires propédeutiques comptant 4.703 Séminaristes, 229 Grands Séminaires comprenant 24.500 étudiants. L’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre a en outre contribué la formation de novices au sein de 1.200 noviciat comptant 2.882 novices du masculin et 5.212 pour un total de 8.094.
« A ces subsides ordinaires – explique le Père Bognon – il faut ajouter les subsides extraordinaires, en ce que l’augmentation du nombre des vocations comporte le nécessaire agrandissement ou la restructuration des Séminaires existants voire la construction de nouveaux. Nous recevons continuellement des requêtes de la part des Recteurs et des Evêques qui nous demandent de l’aide pour rendre l’environnement du Séminaire plus fonctionnel, toujours en conservant la plus grande simplicité et par suite plus adéquat à assurer une formation sereine des futurs prêtres. Souvent, malheureusement nous sommes contraints à faire attendre longuement notre réponse à cause du manque de fonds disponibles ».
Le Père Bognon, natif du Bénin, a fréquenté les Séminaires de son pays et a achevé sa formation à Toulouse, Montréal, Rome et Jérusalem. Il souligne que, grâce aux Directions nationales des Œuvres pontificales missionnaires, malgré la baisse continuelle des offrandes enregistrée depuis longtemps, l’an dernier a eu lieu une inversion de tendance, surtout grâce à certains pays d’Afrique et aux Etats-Unis. En outre, les Séminaires ont été sollicités depuis longtemps afin qu’ils conçoivent des formes d’autofinancement, y compris au travers de l’engagement de paroissiens au profit de leurs futurs pasteurs. « Dans la majorité des Séminaires – explique le Père Bognon – ces activités ont déjà été mises en place ou élargies non seulement en vue de la subsistance quotidienne mais également pour habituer au sens de responsabilité, au travail humble qui rapproche le futur prêtre de la vie concrète de ses fidèles de demain ».
« L’Œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre est née en sensibilisant tous les laïcs afin qu’ils participent à la mission de l’Eglise au travers du soutien à la formation des prêtres des territoires de mission – conclut le Père Bognon. Il s’agit d’un concept encore actuel, sollicité par la nouvelle réalité ecclésiale que nous retrouvons à la base du Mois missionnaire extraordinaire d’octobre prochain, mois qui entend réveiller chez tout baptisé la responsabilité envers la missio ad gentes et la charité missionnaire ». (SL) (Agence Fides 28/06/2019)


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