ASIE/SYRIE - Commentaire positif du Vicaire apostolique d’Alep à la décision américaine de retrait de sa présence armée

jeudi, 20 décembre 2018 proche-orient   eglises orientales   géopolitique   guerres   paix  

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Alep (Agence Fides) – « Nous sommes toujours contents lorsque des forces et des groupes armés étrangers se retirent, abandonnent le terrain et laissent aux syriens la responsabilité et la liberté d’affronter et de résoudre leurs propres problèmes ». C’est en ces termes que S.Exc. Mgr Georges Abou Khazen OFM, Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin, commente la décision du Président américain, Donald J. Trump de lancer – malgré les résistances du Département de la Défense – le retrait des forces militaires américaines présentes en Syrie.
L’Evêque franciscain fait remarquer que « dans tous les cas il existe des inconnues : qu’en sera-t-il maintenant des kurdes ? Quelles seront les prétentions de la Turquie vis-à-vis d’eux ? Les Etats-Unis – remarque le Vicaire apostolique d’Alep dans un entretien accordé à l’Agence Fides – abandonnent maintenant les kurdes après s’en être servis. Nous ne savons pas ce que ce choix pourra comporter pour eux ».
Entre temps, la Russie, la Turquie et l’Iran visent à fournir un appui et une couverture internationale à la création d’un Comité constitutionnel chargé de donner à la Syrie une nouvelle Constitution et de lancer sous l’égide de l’ONU une réforme institutionnelle qui stabilise la fin du conflit et implique des groupes d’opposition au sein des processus politiques. La première session du Comité en question pourrait avoir lieu au début de l’an prochain, selon les vœux exprimés par les Ministres des Affaires étrangères turc, russe et iranien lors de leur réunion du 18 décembre à Genève – malgré les réserves de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, démissionnaire – concernant la possibilité de faire partir à court terme un processus constitutionnel véritablement inclusif. « Y compris en ce qui concerne l’hypothèse du Comité pour la nouvelle Constitution – remarque le Vicaire apostolique d’Alep – les positions et les intentions des Etats-Unis n’étaient pas claires. On ne parvenait pas à comprendre si et de quelle manière les Etats-Unis auraient été disposés à appuyer le processus de reconstruction nationale. Le retrait des troupes américaines de Syrie pourrait clarifier la situation y compris à ce niveau ».
Le Président américain, Donald J. Trump, a signé le 11 décembre dernier l’Iraq and Syria Genocide Relief and Accountability Act of 2018, loi qualifiant de génocide la série de crimes perpétrée au cours de ces dernières années par des groupes djihadistes à l’encontre de chrétiens et yézidis en Irak et en Syrie, engageant l’Administration américaine à fournir assistance humanitaire aux groupes de victimes des violences et à poursuivre les responsables et les exécutants de ces crimes. La norme en question permet de faire partir l’assistance financière américaine en direction de projets humanitaires, de stabilisation et de reconstruction destinés aux minorités religieuses en Irak et en Syrie et a été accueillie avec enthousiasme par des représentants des Eglises au Proche-Orient. A ce propos, le Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin exprime des considérations différentes : « L’Irak et la Syrie – indique-t-il dans l’entretien précité – constituent des pays qui pourraient être riches. Nous n’avons pas besoin des ressources financières d’autrui. Nous avons besoin de la paix. Aux autres, nous demandons de ne pas fomenter les guerres. Avec la paix, la condition, y compris économique, de l’ensemble de la population, chrétiens compris, pourra s’améliorer. C’est pourquoi nous prions afin que ce Noël apporte la paix à toute la Syrie, comme il l’a porté voici deux ans à la ville d’Alep ». (GV) (Agence Fides 20/12/2018)


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