AFRIQUE/BURKINA FASO - La « génération à tête basse » : de la fascination des jeunes du Burkina Faso et du Niger pour les téléphones portables intelligents

mardi, 23 octobre 2018 jeunes  

Rome (Agence Fides) - « Je crois que le Synode constituera un important bénéfice pour les jeunes du Burkina Faso et du Niger » a déclaré S.Exc. Mgr Gabriel Sayaogo, Evêque de Manga (Burkina Faso), qui représente le Burkina Faso et le Niger à la XV° Assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques qui a pour thème « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».
Présentant la situation des jeunes au Burkina Faso et au Niger, l'Evêque de Manga a affirmé que « le premier défi à relever est celui du travail. Les jeunes qui sont parvenus à faire un parcours éducatif assez acceptable et obtiennent un diplôme ne trouvent pas de travail ».
Le deuxième défi concerne l'éducation. La qualité de l'instruction scolaire au Burkina Faso s'est abaissée à cause de la prolifération d'écoles et instituts privés, « ayant poussé comme des champignons après la pluie » déclare Mgr Sayaogo, lesquels sont plus intéressés par la quantité des inscrits que par la qualité de l'enseignement dispensé, un problème qui interpelle l'Eglise qui cherche à assurer à tous une instruction adéquate. « Je crois que l'Eglise au Burkina Faso et au Niger travaille actuellement durement afin que ses propres écoles maternelles, primaires et ses établissements d'enseignement secondaire et ses Universités absorbent autant d'élèves et d'étudiants que possible » indique Mgr Sayaogo.
Un autre défi pour les deux pays est relatif à la pratique religieuse. « Aujourd'hui, nous sommes dans un monde où naissent continuellement des confessions religieuses et des courants philosophiques. Lorsque les jeunes ne disposent pas d'un soutien fort et sérieux, ils tendent à écouter ces promoteurs de bonheur et ceci constitue un danger pour eux » affirme l'Evêque de Manga.
La prolifération des réseaux sociaux a atteint naturellement également les jeunes des deux pays. « Aujourd'hui – affirme l'Evêque – tous ont accès aux téléphones portables. Il faut reconnaître que le monde du numérique est entré dans la vie de notre jeunesse. Nous avons surnommé ces jeunes « la génération à tête basse ». Ils jouent tout le temps avec leurs téléphones portables, même au cours des réunions. Certains répondent au téléphone durant la Messe ».
Le délégué de la Conférence épiscopale du Burkina Niger s'est enfin réjoui du fait que les jeunes des deux pays, dans l'attente des conclusions du Synode, ont récemment tenu une rencontre afin de discuter de leur avenir. Mgr Sayaogo est heureux de cette initiative qui montre la maturité et la détermination des jeunes. « Je leur ai dit qu'avec la création d'une Commission épiscopale pour les jeunes au sein de notre Conférence épiscopale, signifie qu'avec le Christ, nous sommes prêts à relever le défi ». (L.M.) (Agence Fides 23/10/2018)


Partager: