VATICAN - Cinquantenaire du Chemin néocatéchuménal en présence du Pape

samedi, 5 mai 2018 françois   mission   evangélisation  

VaticanNews

Rome (Agence Fides) – La mission d’annoncer l’Evangile n’est pas « prosélytisme » mais naît du fait de vouloir « partager avec les autres un don reçu ». Pour communiquer la foi chrétienne, « ce ne sont pas les arguments convaincants qui comptent mais la vie qui attire ». Il ne sert de rien de s’appuyer sur ses propres théories et schémas mais il faut seulement s’en remettre avec confiance à l’Esprit Saint en ce que ce sera Lui « à modeler l’annonce selon Ses délais et Ses modalités ». Telles sont quelques-unes des caractéristiques propres de la mission chrétienne que le Pape François a défini dans son discours du 5 mai devant plus de 150.000 personnes provenant de 134 nations des cinq continents, rassemblés sur l’esplanade de Tor Vergata, à la périphérie sud-est de Rome, pour célébrer le cinquantenaire du Chemin néocatéchuménal, mouvement ecclésial créé en 1968 par Kiko Argüello et Carmen Hernandez.
VOYAGER LEGERS. Dans son intervention, en se basant sur le mandat missionnaire confié par Jésus à Ses Apôtres (« Allez donc et de tous les peuples faites des disciples »), le Successeur de Saint Pierre a remarqué que la mission implique toujours le fait de partir, alors que, « dans la vie, la tentation est forte de rester, de ne pas prendre de risques, de se contenter de vivre la situation bien connue et contrôlée ». Pour partir – a ajouté le Pape – « il faut être souples. Il n’est pas possible de porter avec soi tous les ustensiles de la maison. La Bible l’enseigne : lorsque Dieu libéra le peuple élu, Il le fit aller dans le désert avec pour seul bagage sa confiance en Lui. Une fois fait homme, Il chemina Lui-même dans la pauvreté, sans avoir d’endroit où poser la tête ». A Ses disciples – a souligné le Pape – Jésus demande le même style. « Pour partir, il faut être légers. Pour annoncer, il faut renoncer. Seule une Eglise qui renonce au monde annonce bien le Seigneur. Seule une Eglise détachée du pouvoir et de l’argent, libre des triomphalismes et des cléricalismes témoigne que le Christ libère l’homme ».
ATTENDRE CEUX QUI MARCHENT MOINS VITE. Le Pape a fait remarquer que le verbe de la mission (« Allez ») utilisé par Jésus « se conjugue au pluriel ». L’authentique missionnaire « n’est pas celui qui va seul mais qui chemine ensemble ». Pour ce faire, il ne faut pas prétendre « dicter le pas des autres. Il faut plutôt accompagner et attendre, en se souvenant que le chemin de l’autre n’est pas identique au mien ». Sur le chemin de la foi – a rappelé le Pape François – « personne n’a le pas exactement identique à un autre ». Pourtant « on va de l’avant ensemble, sans s’isoler et sans imposer sa propre direction. On va de l’avant unis, en tant qu’Eglise, avec les Pasteurs, avec tous les frères, sans fuites en avant et sans se plaindre de ceux qui ont le pas plus lent », sans forcer « la croissance de personne parce que la réponse à Dieu mûrit seulement dans la liberté authentique et sincère ».
DISCIPLES PAR ATTRACTION. Jésus ressuscité – a poursuivi le Pape – n’a pas dit à Ses Apôtres « conquérez, occupez » mais « faites des disciples », c’est-à-dire partagez aux autres le don que vous avez reçu, la rencontre d’amour qui a changé votre vie ». Cela – a souligné le Pape – « est le cœur de la mission : témoigner que Dieu nous aime et qu’avec Lui est possible le véritable amour, celui qui porte à donner la vie partout, en famille, au travail, en tant que consacrés et comme personnes mariées ». La dynamique du discépolat – a ajouté le Souverain Pontife – est toute différente des moyens utilisés par les propagandes visant à acquérir de nouveaux prosélytes. C’est également pour cela que l’Eglise est certes maîtresse « mais elle ne peut être maîtresse si elle n’est pas auparavant disciple, tout comme elle ne peut être mère si elle n’est pas d’abord fille. Voici notre Mère : une Eglise humble, fille du Père et disciple du Maître, heureuse d’être sœur de l’humanité ».
ESPERER POUR TOUS. Pour que le monde croit à la promesse de l’Evangile – a rappelé le Pape - ce ne sont pas les arguments convaincants qui comptent mais la vie qui attire. Ce n’est pas la capacité à s’imposer qui compte mais le courage de servir ». La promesse de l’Evangile (« Allez donc et de tous les peuples faites des disciples ») est universelle par nature et s’adresse à tous. « Lorsque Jésus dit tous – a fait remarquer le Successeur de Saint Pierre – il semble vouloir souligner que, dans Son cœur, il existe de la place pour chaque peuple. Personne n’est exclu, comme les enfants pour un père et une mère, même s’ils sont nombreux, grands et petits, chacun est aimé de tout leur cœur ». C’est également pour cela – a suggéré le Pape aux membres du Chemin néocatéchuménal – qu’il est possible d’aller en mission avec la confiance de « jouer toujours sur son propre terrain » parce que le Seigneur est chez Lui auprès de chaque peuple et que Son Esprit a déjà semé avant votre arrivée ». C’est pourquoi il est possible d’aimer « les cultures et les traditions des peuples, sans appliquer de modèles préétablis », en évitant de partir « des théories et des schémas » et en demeurant adhérant aux « situations concrètes », dans la confiance que, « de la sorte, ce sera l’Esprit qui modèlera l’annonce selon Ses délais et Ses modalités ». (GV) (Agence Fides 05/05/2018)


Partager: