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Rome (Agence Fides) - Du 24 au 26 avril auront lieu les célébrations pour les 25 ans de fondation de Communauté Missionnaire de Villaregia. Pour la circonstance l’Agence Fides a adressé plusieurs demandes aux Fondateurs, le P. Luigi Prandin et Maria Luigia Corona.
Quelles raisons vous ont porté à fonder cette Communauté Missionnaire ?
P. Luigi : Au sommet de la fondation il y a notre chemin personnel de recherche attentive et de discernement sérieux de la volonté de Dieu, pétri de prière et d’écoute. Provenant de chemins différents, quand nous nous sommes rencontrés avec Maria Luigia nous avons tout de suite cultivé une profonde unité de pensée et d’intentions, une communion qui, dans les années successives, s’est révélée un appel commun et spécifique de Dieu à fonder la Communauté Missionnaire de Villaregia. Dans les années 80 un groupe de jeunes désireux de se donner à Dieu avec une radicalité évangélique s’est réuni autour de nous, avec eux nous nous engagions à vivre la Parole de Dieu dans la vie de chaque jour et à en partager l’expérience, en mettant en commun des biens matériels et spirituels. Parmi nous s’est amorcé un dynamisme de communion qui pour lui-même attirait de nouvelles personnes et devenait lumière pour qui en était protagoniste. A travers notre communion, nous voulions annoncer aux autres, en particulier aux plus pauvres, l’amour de la Trinité. C’était l’expérience d’un groupe d’hommes et de femmes qui acceptaient le défi de l’Evangile. Le 7 novembre 1980, même avec beaucoup de trépidation, avec Maria Luigia nous avons offert notre disponibilité au Seigneur pour donner le début à une nouvelle réalité ecclésiale. Les premiers pasI ont été avancés en terre sarde, mais très bientôt, un groupe est apparu dans le Veneto, où Mgr Sennen Corrà, alors évêque de Chioggia, nous a accueilli dans le diocèse, en reconnaissant l’originalité et l’authenticité du charisme. Nous croyons qu’à la base de notre vie il y a un don de Dieu : un charisme de vocation et un charisme de fondation ; un appel pour nous à fonder et dans notre adhésion pauvre et inadéquate, une possibilité de réponse pour les autres.
Qu’est-ce qui distingue cette communauté de tant d’autres instituts et des réalités missionnaires déjà présentes en Italie et dans le monde depuis longtemps ?
Maria Luigia : Nous croyons que la nouveauté suscitée en nous par l’Esprit Saint est celle d’être missionnaire en étant communauté et d’être communauté pour la mission ad gentes. En d’autres termes, dans notre vie les deux réalités, communauté et mission, deviennent une unique réalité, un unique engagement spécifique : notre être communauté est pour la mission. En général, nous synthétisons notre charisme en nous référant à trois dimensions insépérables entre elles : Communauté, Mission et Providence. Notre premier engagement, en vivant en communauté, est de rester ensemble en cherchant à faire de notre amour réciproque un petit reflet des relations trinitaires. Comme les premières communautés chrétiennes, Dieu nous appelle à être un seul coeur et une seule âme, en mettant tout en commun. Chacune de notre activité se fonde sur la certitude que, dans la communion fraternelle, Dieu Trinité est présente et rend la Communauté “sanctuaire de sa Présence”, signe visible et efficace de son amour pour chacun de nous et pour chaque homme que nous rencontrons.
Cette vie communautaire veut être témoignage et annonce de la vie de Dieu à l’humanité, à ces peuples, pour les plus éprouvés de la pauvreté matérielle et morale, qui n’ont pas encore reçu la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Toutes nos énergies : forces physiques, économiques, richesses spirituelles, intellectuelles ont comme destination ultime la mission universelle, en adhésion à l’envoi de Jésus. La troisième dimension est le choix radical, fait depuis le début, de vivre et servir le Règne de Dieu dans un abandon confiant en la Providence.
Que signifie concrètement vivre de la Providence dans la vie de tous les jours ?
P. Luigi : Depuis les tous premiers jours nous avons mis en évidence toute la certitude que la Providence est une Personne vivante, renonçant aux sécurités humaines dont nous jouissions. En nous fiant à sa Parole : “Cherchez le Royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données en abondance” (Mt 6,33), nous nous sommes engagés à mettre au service de Dieu et des frères tous nos biens, nos dons, nos forces physiques et intellectuelles, confiants que Dieu aurait pensé à chacune de nos nécessités. Et c’est l’expérience dont nous pouvons témoigner par des faits concrets, petits et grands : du kilo de sucre ajouté de façon inattendu quand il était terminé, au don inespéré de maisons et d’autres structures nécessaires à notre service d’évangélisation. Un flux de générosité qui s’ajoute à travers les personnes concrètes et qui, ces 25 années ne s’est jamais interrompu.
Maria Luigia : Concrètement vivre de la Providence nous engage à aimer ce que le Seigneur nous donne et permet. Nous reconnaissons combien les dons matériels ne sont pas seumlement providentiels mais aussi chaque fait, chaque rencontre, chaque personne qui a laissé sur notre route un signe de la tendresse de Dieu : nos évêques et les diocèses qui nous ont accueillis, les nombreux amis, bienfaiteurs, sympathisants, tant de jeunes qui se sont unis à notre chemin...
Comment est organisée la Communauté aujourd’hui et sur quelles frontières de la mission est-elle particulièrement engagée ?
P. Luigi : Pendant ces 25 années de notre engagement s’est uni celui de tant de frères provenant de différents lieux. Actuellement la Communauté est composée de 500 membres effectifs (Missionnaires hommes et femmes, missionnaires dans le monde et missionnaires mariés) qui s’engagent à vivre les conseils évangéliques avec radicalité, en assumant les voeux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté célibataire, ou conjugale pour les Epoux, et un quatrième voeu de Communauté pour la mission ad Gentes qui exprime la spécificité du charisme. 15 000 membres réunis appartiennent en outre à l’Association, des personnes qui collaborent à ses objectifs, sans le le lien des voeux. En Italie nous travaillons à Villaregia de Porto Viro (RO), siège de la maison mère, à Quartu S. Elena (CA), à Nola (NA), à Pordenone, à Roma et à Lonato (BS).
Comme missionnaires, nous allons là où il y a des hommes qui ne connaissent pas encore le Christ ou dans ces pays où l’Eglise est encore jeune et a besoin d’aide de la part des églises soeurs. La plupart du temps ces peuples sont marqués aussi par la pauvreté matérielle : manque de repas, de maison, d’instruction, de travail... Nous reconnaissons en eux les préférés de Jésus et nous nous insérons dans les périphéries peuplées et misérables des grandes villes de certains pays du sud du monde. En mission nous oeuvrons en fait à la périphérie de Belo Horizonte et de San Paolo (Brésil), de Lima (Pérou), de la Ville de Mexico, d’ Arecibo (Porto Rico) et d’ Abidjan (Côte d’Ivoire). Ici, à côté de l’annonce explicite de l’Evangile, nous nous dépensons aussi pour faire surgir des structures de promotion humaine et de développement intégral de l’homme, à travers des projets de coopération internationale. Pendant ces années sont nés des centres médicaux, des cuisines populaires, des centres d’accueil pour enfants pauvres, des centres culturels et de formation professionnelle, des écoles d’alphabétisation. Soit en Italie soit en mission, nous considérons en outre fondamental de travailler pour offrir aux personnes un chemin de formation humaine et chrétienne, en donnant une attention particulière aux jeunes, aux jeunes couples et avec eux à la famille, aujourd’hui gravement en crise.
Les 25 ans de fondation sont une invitation à regarder le chemin parcouru et aussi à se plonger vers ce futur. Ces sentiments concernant le passé et ces attentes pour le futur ?
P. Luigi : Il y a vingt-cinq ans nous ne connaissions rien de ce que nous voyons aujourd’hui. Le projet était de Dieu et le chemin que nous aurons parcouru était seulement connu de Lui. Nous Lui avons confié notre oui, disposés à nous laisser employer… Tout le reste était inconnu, mais nous étions certains que Dieu présent parmi nous nous l’aurait révélé… Et il en fut ainsi. Aujourd’hui nous voulons remercier Dieu pour son Oeuvre, pour son action dans notre histoire ! En reparcourant le chemin de ces années, nous voulons dire un merci particulier à l’Eglise, qui, comme mère a progressivement donné accueil et reconnaissance aux mouvements et aux nouvelles communautés. Nous sommes également reconnaissants aux Evêques des diocèses où nous oeuvrons et à ceux qui ont été à nos côtés à chaque instant de notre histoire.
Maria Luigia : En suivant les signes de la Providence, c’est notre désir de fonder, dans un futur proche, une seconde communauté en Afrique et une autre en Italie. Notre attention pastorale en mission est dirigée pour atteindre et impliquer dans la vie nouvelle de l’évangile les multitudes qui nous sont confiées, proies faciles des sectes ou de formes de superstition. C’est notre désir de traduire toujours mieux la richesse du charisme aussi à un niveau pastoral organique et participatif. D’autres initiatives de solidarité et des structures de promotion humaine pour continuer à être “au service de tout l’homme et de tous les hommes” sont aussi en chantier. Dans la mission de saint Paul nous réalisons un centre culturel et de formation professionnelle pour répondre aux instances des nombreux jeunes qui risquent, autrement, d’être impliqués dans le milieu de la criminalité et de la violence. De la même manière, nous nous proposons de créer d’autres structures pour répondre à l’urgence sanitaire dans notre mission ivoirienne. Nous nous sentons engagés à individualiser des chemins toujours nouveaux qui répondent aux exigences des jeunes, des couples, des hommes de notre temps. Nous voudrions offrir aux jeunes une “école de communauté et de mission”. (S.L.) (Agenzia Fides 24/4/2006 - Righe 117, Parole 1644)
