AMERIQUE/VENEZUELA - Avertissement de l’Archevêque de Caracas concernant la mise en place d’une dictature

lundi, 3 avril 2017
Préoccupation pour la montée de la tension sociale

Préoccupation pour la montée de la tension sociale

Caracas (Agence Fides) – « Le blocage de l’Assemblée nationale persiste. Je suis préoccupé par le fait que le pays se trouve dans un état d’urgence en ce qui concerne les questions de développement économique depuis près d’un an. Ceci n’est pas normal, pas plus que ne le sont d’autres mesures comme l’annulation du référendum de révocation ou le report des élections des gouverneurs. Tout cela crée une situation de dictature » a déclaré hier S.Em. le Cardinal Jorge Urosa Savino, Archevêque de Caracas, après l’Angelus dominical au cours duquel le Pape François a évoqué la grave situation en ces termes : « Je suis avec une vive attention ce qui se passe au Venezuela et au Paraguay. Je prie pour ces peuples, qui me sont très chers, et j’invite tout un chacun à persévérer sans relâche en évitant toute forme de violence à la recherche de solutions politiques ».
Selon les informations parvenues à Fides, l’Eglise au Venezuela continue à dénoncer toute situation d’injustice. S.Em. le Cardinal Baltazar Porras, Archevêque de Merida, a ainsi déclaré hier : « Les corrections des décisions de justice ne sont que des changements cosmétiques qui ne résolvent pas du tout la situation, parce qu’elles ne considèrent pas l’Assemblée nationale comme un pouvoir autonome et embrouillent la population. Pour nous, la requête de S.Em. le Cardinal Parolin présentée l’an dernier visant à restituer un fonctionnement régulier au Parlement demeure valide. Il s’agit d’une dénonciation générale de nombreux pays ».
Le Cardinal Porras a souligné que le manque de souveraineté populaire et le déni de participation de tout groupe s’opposant au pouvoir central est répréhensible du point de vue éthique et moral. « Si cela continue – a-t-il souligné – cela peut constituer une invitation au chaos et au désordre et causer d’inutiles effusions de sang. Si l’on veut accuser le parlement, c’est le peuple qui doit décider, mais, en ce moment, les besoins réels des personnes sont constitués par le manque de nourriture et de médicaments ».
Des dernières nouvelles, on apprend que, pour le Parlement du Venezuela, contrôlé depuis 2015 par l’opposition, l’annulation de la part de la Cour constitutionnelle des décisions destituant l’Assemblée nationale elle-même et abolissant l’immunité parlementaire des députés (voir Fides 31/03 et 01/04/2017) est insuffisante. La situation humanitaire demeure par ailleurs très grave et la tension sociale continue à monter toujours davantage. (CE) (Agence Fides 03/04/2017)


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