AFRIQUE/BURUNDI - Le Président Nkurunziza dénonce un complot pour déstabiliser les institutions

mercredi, 8 mars 2006

Bujumbura (Agence Fides)- “Plus qu’une alarme, les paroles du Président ont suscité la perplexité dans l’opinion publique et la communauté internationale” affirment les sources de l’Eglise locale en commentant les déclarations du Président Pierre Nkurunziza sur l’existence d’un complot destiné à déstabiliser les institutions de l’Etat. En se tournant vers les commandants des régions militaires et de la police, durant sa visite à Mwakiro (nord-est du pays), le Chef d’Etat a affirmé que trois hommes politiques et trois officiels - deux de l’armée et un de la police ont tenu différentes réunions clandestines afin de déstabiliser les institutions du Burundi. Le Chef d’Etat a ajouté ne pas vouloir révéler l’identité des auteurs présumés pour chercher à “les ramener à la raison”.
“La situation est tranquille, il n’y a pas de mouvements de troupes ou de postes de blocage” poursuivent nos sources. “Les commentateurs locaux sont divisés : plusieurs affirment que l’alarme et réelle et qu’un vrai complet a été probablement arrêté. D’autres pensent au contraire que le Président a voulu conquérir la foi des forces armées et de sécurité. Ces commentaires, pour prouver leurs argumentations, mettent deux faits en relief. Le premier est que le Chef d’Etat a dénoncé le complot devant les hautes instances militaires, durant une visite à la 14e région militaire. Le second est que le jour avant de lancer l’alarme, le Président est allé joué au foot dans un lieu pas particulièrement sûr, visiblement sans trop se soucier de sa sécurité. Il est également possible que d’après les informations en sa possession, le président était convaincu que le complot n’en était qu’à sa phase de préparation”.
Le Président Nkurunziza, un Hutu, a accédé au pouvoir en août 2005 après une série d’élections vaincues par son parti, l’aile politique de l’ex-mouvement rebelle Forces pour la Défense de la Démocratie. Les ex-rebelles sont entrés dans le gouvernement de transition, en février 2005 la nouvelle Constitution a été approuvée par référendum et les mois suivants se sont tenues les élections pour le renouvellement du Parlement et des administrations locales dont sont sortis vainqueurs les partis Hutu.
De plus la guerre civile (1993-2003) a contraint un grand nombre de burundais à laisser leurs propres habitations. On calcule qu’il y a environ 300 mille réfugiés burundais à l’étranger et environ 140 mille réfugiés internes. Tandis que dans plusieurs zones du pays la paix revient lentement il faut un effort de la communauté internationale pour faire rentrer dans les villages d’origine les réfugiés et les évacués. Le Burundi, à son tour, accueille environ 60 mille réfugiés congolais. (L.M.) (Agenzia Fides 8/3/2006 righe 33 parole 435)


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