AFRIQUE/KENYA - Approbation de la loi antiterrorisme controversée

samedi, 20 décembre 2014

Nairobi (Agence Fides) – « Je suis sûr que vous ne trouverez rien dans cette loi qui aille contre la déclaration des droits ou d’autres dispositions prévues par la Constitution. Son intention première est de protéger la vie et la propriété de tous les citoyens » a affirmé le Président du Kenya, Uhuru Kenyatta, en promulguant la réforme controversée de la loi antiterrorisme, approuvée dans le chaos par le Parlement le 18 décembre (voir Fides 18/12/2014).
Le Président a également affirmé : « Les préoccupations avancées par différentes parties ont été prises en considération par les Commissions parlementaires compétentes ». Au cours du débat parlementaire, certaines dispositions prévues dans le texte présenté par la majorité gouvernementale ont été modifiées mais l’opposition estime ces mesures insuffisantes pour calmer les craintes d’un tournant antidémocratique de la législation nationale.
Par exemple, la loi prévoit une peine de 20 années de réclusion pour ceux qui « défendent, promeuvent, conseillent ou favorisent un acte de terrorisme » mais il faut démontrer qu’il existe « l’intention de commettre l’acte terroriste ». La norme prévoyant trois années de réclusion pour les journalistes qui « troublent l’enquête ou les opérations antiterroristes » et pour ceux qui publient des images de victimes du terrorisme sans l’autorisation de la police n’a cependant pas été amendée. La norme en question est critiquée également du fait des polémiques liées à la gestion, de la part des forces de sécurité, de la prise d’otages ayant eu lieu au centre commercial Westgate en septembre 2013 (voir Fides 27/09/2013). Les forces de sécurité pourraient utiliser la nouvelle loi pour entraver des enquêtes concernant leur action, laissant place à des abus et des violations des droits fondamentaux, d’autant plus que la loi élargit la possibilité accordée à la police et aux services de renseignement de recourir à des écoutes téléphoniques.
L’Eglise catholique a toujours réaffirmé qu’il faut « garantir la sécurité dans le respect des droits fondamentaux » (voir Fides 16/04/2014). (L.M.) (Agence Fides 20/12/2014)


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