AFRIQUE - Préoccupations pour le respect des droits fondamentaux et de la démocratie dans le cadre des lois antiterrorisme

vendredi, 12 décembre 2014

Rome (Agence Fides) – Les actes de terrorisme commis par des organisations telles que Boko Haram – au Nigeria et au Cameroun – et Al Shabaab – en Somalie, au Kenya et en Ouganda – poussent certains Etats africains à se doter de lois antiterrorisme ad hoc, lois qui suscitent, cependant, de fortes préoccupations de la part des oppositions politiques, des représentants de la société civile et des défenseurs des droits fondamentaux, selon les informations recueillies par l’Agence Fides. C’est le cas du Kenya et du Cameroun, où sont en discussion deux projets de loi qui, selon certains, pourraient menacer la liberté de la presse et d’expression.
Au Kenya, le Security Laws (Amendment) Bill 2014 prévoit entre autre trois ans de réclusion et/ou une forte amende pour ceux qui, « sans autorisation de la part de la Police nationale, diffusent des informations compromettant des enquêtes ou des opérations de sécurité en rapport avec des actes de terrorisme ». La proposition de loi prévoit également un fort renforcement des interceptions téléphoniques de la part de la police. L’opposition, conduite par l’ancien Premier Ministre, Raila Odinga, s’est déclarée contraire au projet, accusant le Président Uhuru Kenyatta de vouloir limiter les libertés fondamentales des citoyens.
Au Cameroun, le projet de loi antiterrorisme présenté par le gouvernement afin de lutter plus efficacement contre les incursions des terroristes nigérians de Boko Haram, est vue par l’opposition comme un instrument visant à empêcher surtout des révoltes sociales, comme celle de fin octobre dernier au Burkina Faso, qui a porté à la destitution du Président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987.
L’opposition affirme en particulier que la définition donnée par le projet de loi à la catégorie « acte de terrorisme » est trop vague, ce qui fait que des manifestations de protestation de la part de la population pourraient se voir appliquer les normes sévères prévues dans ce cadre, normes qui vont jusqu’à prévoir la peine de mort. (L.M.) (Agence Fides 12/12/2014)


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