ASIE/INDONESIE - Selon le vice-gouverneur chrétien du District de Djakarta, « il est temps de retirer la mention de la religion de la carte d’identité en Indonésie »

samedi, 4 janvier 2014

Djakarta (Agence Fides) – Il est temps qu’en Indonésie l’indication du credo religieux soit retirée de la carte d’identité. Telle est la proposition lancée par Basuki Tjahaja Purnama, homme politique chrétien qui occupe le poste de vice-gouverneur du district de Djakarta. Ainsi que cela a été indiqué à Fides, la proposition a suscité un ample débat dans le pays parce qu’il touche un tabou au plan national. En effet, il est obligatoire pour tous les citoyens d’appartenir à l’une des cinq religions reconnues – islam, christianisme, catholicisme, hindouisme, bouddhisme ou confucianisme – cette indication étant présente sur le document d’identité. Entre autre, certains spécialistes notent que l’obligation faite de choisir l’une des cinq religions reconnues a conduit des millions d’indonésiens – dispersés sur les 17.000 îles de l’archipel – à se proclamer officiellement « musulmans » alors que, de facto, ils suivent et pratiquent des cultes traditionnels, indigènes ou ancestraux. Eliminer le caractère obligatoire de cette indication de la religion contribuerait donc à redéfinir le visage religieux de la nation indonésienne aujourd’hui.
Le vice-gouverneur Tjahaja Purnama, d’ethnie chinoise, natif du sud de Sumatra, est une figure qui, a déjà été contestée au cours de ces derniers mois par des factions islamistes qui refusaient d’être soumises à un fonctionnaire de religion chrétienne. Le gouverneur de Djakarta, Joko Widodo, a mis fin à toute polémique, affirmant avoir « choisi sur la base des mérites » et en se réservant délégations et compétences concernant les affaires religieuses islamiques.
« Si la tolérance est la clef de la liberté religieuse – a expliqué Basuki Tjahaja Purnama – en vue de la future croissance de l’Indonésie, il faut avoir le courage de modifier une norme désormais désuète ». L’objectif de ce retrait serait de garantir l’égalité et d’éliminer les discriminations que subissent souvent les citoyens non musulmans, y compris dans les écoles et dans les emplois publics ».
Certains responsables musulmans ont exprimé un avis contraire. Selon Tubagus Robbyansyah, Président de la section de Djakarta de l’organisation islamique Nahdlatul Ulama, « tous les citoyens indonésiens ont le droit de déclarer leur religion. En connaissant la religion de chacun, nous pouvons être tolérants ». Le vice-ministre fédéral chargé des Affaires religieuses, Nasaruddin Umar, a déclaré que conserver l’indication de la religion sur la carte d’identité de chaque citoyen est important par exemple « pour empêcher les mariages interreligieux illégaux ». (PA) (Agence Fides 04/01/2014)


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