VATICAN - Opérateurs pastoraux tués au cours de l’année 2013

lundi, 30 décembre 2013

Cité du Vatican (Agence Fides) – Sur la base des informations recueillies par l’Agence Fides, au cours de l’année 2013, ce sont 22 opérateurs pastoraux – en majorité des prêtres – qui ont été tués de par le monde, soit près du double par rapport à l’année 2012, qui avait enregistré 13 morts. Au cours de la nuit du 31 décembre 2013 au 1er janvier 2014 a par ailleurs été tué le Père Eric Freed, Curé à Eureka, en Californie. La police mène actuellement une enquête afin d’établir les causes et les modalités de l’homicide. Pour la cinquième année consécutive, le nombre le plus élevé de meurtres d’opérateurs pastoraux a été relevé en Amérique latine, la Colombie occupant la première place de ce classement.
En 2013, 19 prêtres, 1 religieuse et 2 laïcs sont décédés de morts violentes. Selon la répartition par continent, 15 prêtres ont été tués en Amérique (7 en Colombie, 4 au Mexique, 1 au Brésil, 1 au Venezuela, 1 au Panama et 1 en Haïti). En Afrique, 1 prêtre a été tué en Tanzanie, 1 religieuse à Madagascar et 1 laïque au Nigeria. L’Asie compte trois morts violentes d’opérateurs pastoraux : deux prêtres, l’un en Inde et l’autre en Syrie, et un laïc aux Philippines. En Europe enfin, un prêtre a été tué en Italie.
Comme cela est déjà le cas depuis longtemps, les chiffres publiés par Fides ne concernent pas seulement les missionnaires ad gentes stricto sensu mais l’ensemble des opérateurs pastoraux morts de manière violente. Le terme de « martyrs » n’est pas employé de manière voulue, si ce n’est dans son sens étymologique de « témoins » afin de ne pas entrer dans le mérite en ce qui concerne le jugement que l’Eglise pourra éventuellement donner sur certains d’entre eux ainsi qu’à cause de la quantité limitée de nouvelles qu’il est possible de recueillir sur leur vie et les circonstances de leur mort.
Au cours de l’année 2013, a débuté le procès de béatification des six missionnaires italiennes des Sœurs des Pauvres de Bergame mortes au Congo en 1995 après avoir été contaminé par le virus Ebola pour ne pas priver la population locale d’assistance sanitaire et qui ont été qualifiées de « martyres de la charité ». Par ailleurs, s’est achevée la phase diocésaine du procès de béatification de Luisa Mistrali Guidotti, membre de l’Association féminine médecin missionnaire, tuée en 1979 dans ce qui était alors la Rhodésie (actuel Zimbabwe) alors qu’elle accompagnait à l’hôpital une femme sur le point d’accoucher présentant des complications. S’est par ailleurs ouvert le chemin de la béatification pour le Père Mario Vergara, missionnaire de l’Institut pontifical des Missions étrangères (IPME/PIME), et pour le catéchiste laïc Isidore Ngei Ko Lat, tués in odium fidei en Birmanie (actuel Myanmar) en 1950. Le 25 avril, a été célébrée la béatification du Père Pino Puglisi : « son humilité et son action missionnaire incessante, inspirée par l’Evangile, se heurta à une logique de vie opposée à la foi, celle des mafieux, qui entravèrent son action pastorale au travers d’intimidations, de menaces et de coups, pour en arriver in fine à son élimination physique in odium fidei » ont écrit à ce propos les Evêques de Sicile.
Le sort de nombreux autres opérateurs pastoraux enlevés ou disparus sans laisser de traces est encore motif de préoccupation, qu’il s’agisse des trois prêtres congolais Augustins de l’Assomption, enlevés au Nord Kivu (République démocratique du Congo) en octobre 2012 ou encore d’un prêtre colombien disparu depuis des mois. Dans le même temps, le terrible conflit qui ensanglante la Syrie depuis trois ans n’épargne pas les chrétiens. Depuis longtemps, on est en effet sans nouvelles du Père Paolo Dall’Oglio, SI, de nationalité italienne, comme de deux Métropolites orthodoxes d’Alep - Boulos al-Yazigi, de l’Eglise grecque orthodoxe, et Gregorios Yohanna Ibrahim, de l’Eglise syro orthodoxe, et des moniales orthodoxes du monastère de Sainte Thècle. Ces derniers jours, le Père Georges Vandenbeusch, prêtre français Fidei Donum, qui avait été enlevé le 13 novembre dans sa Paroisse de Nguetchewe, au Cameroun, a été libéré.
En parcourant les rares nouvelles que l’on parvient à recueillir à propos des opérateurs pastoraux qui ont perdu la vie en 2013, on observe, une fois encore, que la majeure partie d’entre eux a été tuée suite à des tentatives de vol à main armée ou de cambriolage, dans certains cas après une agression brutale et féroce, signe d’un climat de déliquescence morale et de pauvreté économique et culturelle, qui génère violence et mépris pour la vie humaine. Tous vivaient dans ces contextes humains et sociaux en annonçant le message évangélique sans accomplir de gestes éclatants mais en témoignant leur foi dans l’humilité de la vie quotidienne.
Ainsi que l’a souligné le Saint-Père François, « en deux mille ans, une foule immense d’hommes et de femmes ont sacrifié leur vie pour rester fidèles à Jésus Christ et à son Évangile » (Angelus du 23 juin 2013). Aux listes provisoires rédigées chaque année par l’Agence Fides, doit toujours être ajoutée la longue liste de ceux dont on aura jamais connaissance voire même dont on ne connaîtra jamais le nom et qui, dans tous les coins du globe, souffrent et paient de leur vie leur foi au Christ. « Pensons à tous ces frères et sœurs chrétiens qui souffrent des persécutions à cause de leur foi. Ils sont si nombreux. Sans doute beaucoup plus qu’aux premiers siècles. Jésus est avec eux. Nous aussi, nous sommes unis à eux par notre prière et notre affection. Nous avons aussi de l’admiration pour leur courage et leur témoignage. Ce sont nos frères et sœurs, qui, dans tant de parties du monde, souffrent en raison de leur fidélité à Jésus Christ. Nous les saluons de tout cœur et avec affection ». (Angelus du 17 novembre 2013).


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