Bangui (Agence Fides) – De nouveaux témoignages dramatiques parviennent à l’Agence Fides en provenance de République centrafricaine, bouleversée par les affrontements entre les anciens rebelles de la coalition Seleka et les groupes d’autodéfense antibalakas, alors que les troupes françaises et celles de l’Union africaine se déploient afin de garantir un minimum de sécurité.
« L’ensemble du pays est terrorisé – indique à Caritas Internationalis le Père Anicet Assingambi de la Paroisse Saint Charles de Lwanga, dans le nord de Bangui, la capitale. Des dizaines de milliers de personnes ont trouvé refuge dans les églises, à Bangui et dans tout le pays ».
« Plus de 5.000 personnes se trouvent dans les édifices paroissiaux. Une femme m’a raconté avoir vu son frère touché par un tir de fusil. Tous les hommes qui sortent dans la rue sont pris pour cible. Le corps d’un homme gît dans la rue hors des locaux paroissiaux mais il est encore trop dangereux de s’aventurer à l’extérieur pour le prendre en charge » déclare Père Assingambi.
« Nous n’avons rien à donner à ces personnes – déclare le Père Assingambi. Leurs maisons ont été mises à sac. Ils pleurent leurs morts. Leurs enfants pleuraient lorsqu’ils sont arrivés à l’église. Nous chantons des hymnes et des prières pour tenter de les calmer. Nous n’avons jamais rien vu d’aussi mauvais. Nous nous en remettons à Dieu. Priez pour nous ».
Le communiqué envoyé à l’Agence Fides affirme qu’en ce moment, il est impossible aux opérateurs de la Caritas d’atteindre les personnes se trouvant dans le besoin.
A Bossangoa, dans le nord du pays, la Caritas craint pour la sécurité de près de 40.000 personnes se trouvant dans les environs de la mission catholique et de 1.600 autres réfugiées dans une école. Hier, 6 décembre, une roquette a touché la mission sans faire de victime.
L’Eglise centrafricaine a lancé un appel en vue d’un cessez-le-feu immédiat et du passage des secours et des aides humanitaires. (L.M.) (Agence Fides 07/12/2013)