ASIE/INDE - Message de l’Archevêque de Cuttack-Bhubaneswar à l’occasion du 5ème anniversaire des violences anti-chrétiennes : « la foi grandit parmi les chrétiens persécutés en Orissa »

vendredi, 23 août 2013

Bhubaneswar (Agence Fides) – « La phrase célèbre de Tertullien selon laquelle « le sang des martyrs est semence de chrétiens » est devenue une réalité au sein de l’Eglise en Orissa » : c’est ce qu’affirme S.Exc. Mgr John Barwa SVD, Archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, dans l’Etat indien de l’Orissa, dans l’est du pays, dans le cadre du Message publié à l’occasion du cinquième anniversaire des violences anti-chrétiennes perpétrées dans le district de Kandhamal, qui fait partie de son Diocèse. « En faisant mémoire de ces événements douloureux, nous prions pour ces âmes courageuses et nous réaffirmons notre engagement à promouvoir la paix, la justice et l’espérance » indique le message envoyé à l’Agence Fides, qui ajoute : « Cette mission, face aux persécutions violentes, est devenue la clef de voûte de vocations religieuses et sacerdotales ».
L’Archevêque retrace l’histoire de la mission dans le district de Kandhamal, commencée par les Missionnaires de Saint François de Sales d’Annecy (MSFS) puis continuée par les prêtres de la Congrégation de la Mission (CM) connus aussi sous le nom de Lazaristes. Le 1er juin 1947, le Pape Pie XII créa la Missio sui iuris de Cuttack qui devint, en 1974, l’Archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, sur un territoire ayant actuellement une population de 11,5 millions d’habitants dont 64.000 catholiques sur un total de 160.000 chrétiens.
« Toute croissance est un processus qui requiert élagage, épreuves et souffrances » déclare Mgr Barwa affirmant que, « en 70 ans, la population du district de Kandhamal, où vit la majorité des catholiques de l’Archidiocèse, a fait face à des persécutions indicibles », dont le maximum a été atteint lors des pogroms de 2008. « Au cours des persécutions, dans 400 villages a été perpétré un véritable nettoyage ethnique à l’égard de tous les chrétiens. Plus de 6.000 maisons, 340 églises et chapelles, des dispensaires et des écoles ont été incendiés et détruits. Des milliers de fidèles ont été blessés, des femmes et des jeunes filles dont une religieuse ont été violées et environ 60.000 personnes ont été privées d’un toit ». L’Evêque rappelle que 75 chrétiens – 22 catholiques, 12 pentecôtistes et 5 appartenant à des églises indépendantes – ainsi que 8 personnes non chrétiennes appartenant à des populations tribales ont été brutalement assassinés.
« Cinq ans après les persécutions, en visitant les communautés frappées, les fidèles déclarent à l’Evêque : les persécuteurs ont incendié nos maisons, nos propriétés et massacré nos êtres chers mais ils n’ont pas pu détruire notre foi et ne peuvent nous séparer de l’amour du Christ Jésus. Nous sommes fiers d’être chrétiens et orgueilleux de notre foi ». Des paroles et des actes de ce genre « constituent des signes clairs de la croissance dans la foi. Ils peuvent être pauvres et analphabètes mais il s’agit de personnes riches de foi » commente le texte.
L’Archevêque explique qu’encore actuellement, il n’existe pas la certitude sur le fait que les persécutions ne se répéteront pas. « Nous vivons en faisant confiance à Dieu et en faisant tous les efforts possibles, en tant que personnes et comme communautés, pour construire la paix à Kandhamal, mais nous nous en remettons à Dieu : que Sa volonté soit faite ».
De manière cohérente avec l’observation de Tertullien, la foi en Orissa grandit justement à cause des persécutions qui « ont rendu la foi plus forte et ont aidé les jeunes et les moins jeunes à se rendre compte de la valeur de la foi ». En outre, les persécutions ont renforcé les rapports entre les communautés chrétiennes des différentes confessions à Kandhamal, en particulier en créant « de forts liens d’unité, de communion, de sympathie et d’harmonie ».
L’Archevêque affirme avoir reçu « un soutien tant financier que spirituel du monde entier en vue de la reconstruction à Kandhamal » et remercie de tout cœur l’ensemble des bienfaiteurs qui ont contribué à reconstruire les maisons et les églises détruites. Aujourd’hui, l’Eglise locale demeure engagée « pour aider en particulier les pauvres, les marginalisés et les défavorisés dans leur lutte pour la justice et la paix ». (PA) (Agence Fides 23/08/2013)


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