ASIE/IRAN - Selon un représentant des chrétiens au Parlement iranien, l'élection de Rohani à la présidence constitue une victoire de la démocratie

samedi, 22 juin 2013

Rome (Agence Fides) – L'élection du nouveau Président iranien Hassan Rohani représente également pour les chrétiens iraniens « une revanche de la démocratie et de la participation populaire à la vie politique » selon ce que déclare à l’Agence Fides Karen Khanlari, arménien et représentant des chrétiens au Parlement de Téhéran. « La démocratie – ajoute Khanlari – est une valeur universelle qui peut être pratiquée en accord avec la culture et les traditions de chaque pays. En Iran, l’exercice de la démocratie se configure et s’articule dans le contexte des enseignements de la religion shiite. Cette démocratie fortement ancrée dans cet humus religieux a garanti la participation au scrutin de plus de 80% des ayant droits ».
Le député arménien indique que les problèmes de la population iranienne « sont actuellement liés à la crise économique et à la recherche de sources et de ressources nécessaires pour sortir de l’impasse économique » dans le respect des lois et des traités internationaux. Khanlari confirme le profil modéré et ouvert du nouveau Président Rohani mais ne croit pas que la politique étrangère iranienne connaîtra une discontinuité par rapport au passé. « Les changements – prévoit le député arménien – seront progressifs et viseront toujours le bien du pays ».
Trois sièges – deux pour les arméniens et un pour les assyriens – sont réservés iranien aux minorités chrétiennes (75.000 arméniens et 20.000 assyriens et chaldéens) au sein du Parlement. « Lors de nos rencontres avec les candidats aux élections présidentielles – indique Khanlari à Fides – nous avons demandé à ce que des postes soient également réservés aux minorités religieuses dans l’appareil d’Etat et au sein des institutions gouvernementales. En tant qu’arméniens, nous avons exprimé notre reconnaissance pour la condamnation du génocide arménien exprimée l’an dernier par le Vice-président du Parlement ». En ce qui concerne les plaintes liées à l’arrestation de missionnaires et prédicateurs évangéliques en Iran, le député ne considère pas opportun « d’aller faire de la propagande parmi les fidèles d’autres religions abrahamiques. La mission doit être tournée tout d’abord vers ceux qui ne croient pas au Dieu unique. En outre, dans la culture iranienne, l’appartenance religieuse n’est pas perçue comme une question individuelle, comme l’inscription à un club qui peut s’annuler quand on veut. Ceci ne vaut pas seulement pour les familles musulmanes mais également pour les familles chrétiennes et juives ».
Au cours de ces derniers jours, Karen Khanlari, qui se trouvait en visite à Rome afin de participer à un colloque de l’Association internationale Charité Politique, a eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de représentants du Saint-Siège, tels que S.Em. le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, et S.Exc. Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, Secrétaire du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. (GV) (Agence Fides 22/06/2013).


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