ASIE/SYRIE - Déclarations de l’Archevêque maronite : « A Damas, les gens fuient, prient et espèrent en fixant les yeux sur les martyrs

mercredi, 18 juillet 2012

Damas (Agence Fides) – Bombes, coups de feu, violences, cris et mort font rage dans la ville de Damas en ces heures. La population « souffre, espère, fuit, prie et, en ces heures tragiques, tourne les yeux vers les Bienheureux martyrs de Damas dont nous avons célébré la mémoire le 10 juillet » raconte à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Samir Nassar, Archevêque maronite de Damas.
L’Archevêque décrit la situation dans la capitale syrienne : « Dans les rues de Damas, on voit les gens qui fuient. Il y a des évacués qui, désespérés, traversent la ville à la recherche d’un refuge. Le manque de structures de charité, l’embargo et les ressources disponibles limitées n’aident pas à affronter cette urgence et contribuent à alimenter l’angoisse ».
Dans un témoignage affligé envoyé à Fides, l’Archevêque affirme « au cours de cette phase de violence aveugle, nos voix sont suffoquées par le long calvaire de la nation et par une complexité qui bloque toute solution diplomatique. La nation sombre dans la douleur et dans la violence gratuite et on n’en voit pas encore la fin. Nous nous trouvons depuis plus de seize mois dans une situation de conflit prolongé ».
Mgr Nassar met l’accent sur la grave pratique des enlèvements de personnes dans un but d’extorsion : « Au-delà des divisions politiques, le chômage et l’insécurité prolongés ont favorisé le phénomène terrible des personnes enlevées pour obtenir une rançon. Souvent, elles sont enlevées à la sortie de l’école ou de l’usine et il s’agit d’enfants ou de pères de famille. Vous devriez voir la panique et l’angoisse des familles qui luttent pour récolter auprès de parents, de voisins, d’amis et dans les Paroisses une somme suffisante pour sauver un fils, un frère ou un père enlevé. Cette pratique horrible paralyse la vie sociale. La pratique du culte a diminué, les enfants ne viennent plus au catéchisme et les activités pastorales languissent. De nombreuses familles chrétiennes, terrorisées, pensent seulement à la manière dont elles pourraient quitter le pays ».
« La communauté chrétienne, éreintée – conclut l’Archevêque – se tourne, dans le silence et la prière, vers ses martyrs dont nous avons solennellement fait mémoire le 10 juillet : les trois frères François, Abdel-Mooti et Raphaël Massabki, laïcs catholiques maronites, bienheureux et martyrisés durant la persécution des turcs contre l’Eglise déclenchée en 1860. Ils nous rappellent ce que Jésus dit aux siens : N’ayez pas peur ». (PA) (Agence Fides 18/07/2012)


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