AFRIQUE / OUGANDA - Renouvellement de la trêve dans le nord de l’Ouganda. Un missionnaire déclare à l’agence Fides : « Ce serait beau que l’Enfant Jésus apporte la paix, en permettant aux agriculteurs de s’occuper de leurs propres cultures »

vendredi, 17 décembre 2004

Kitgum (Agence Fides) - La trêve a été renouvelée dans le nord de l’Ouganda. La nouvelle a été donnée par un représentant du gouvernement ougandais, qui a précisé que le nouveau cessez-le-feu prendrait fin le 31 décembre. Pour faciliter les négociations avec la LRA (Armée de Résistance du Seigneur), le gouvernement ougandais a proclamé une trêve au mois de novembre dernier dans une petite région du nord de l'Ouganda.
L’annonce de l’extension de la trêve arrive après que l’armée et les rebelles se soient accusés mutuellement de violations du cessez-le-feu. « Les rebelles accusaient les militaires de tirer sur les membres de la LRA qui se rendent dans la région de la trêve ; les soldats gouvernementaux affirmaient qu’ils ne tiraient que sur les rebelles qui sortaient de la région du cessez-le-feu, s’exposant ainsi à la réaction de l’armée », déclare une source de l’Eglise locale à l’agence Fides.
D’après nos sources, toutefois « en dehors de la région du cessez-le-feu, les violences se poursuivent. Le 16 décembre précisément, les rebelles ont tué deux femmes. A l’intérieur de la région du cessez-le-feu, toutefois, la trêve tient, en raison aussi du fait que les organisations internationales donnent de la nourriture aux membres de la LRA qui se sont rendus, de manière à ce qu’ils ne soient pas contraints de se livrer à des sévices sur la population pour se nourrir. La communauté internationale, en effet, est très impliquée dans les négociations de paix en Ouganda ».
« Les rebelles présents dans la région de la trêve sont, d’après certaines sources, au nombre de 1.500 personnes ; mais, franchement, ce nombre est excessif. On signale toutefois de nouvelles arrivées des bases de la LRA dans le sud du Soudan, et cela est certainement un signe positif », déclare notre source.
« Mais nous sommes préoccupés par des divisions possibles au sein de la guérilla, entre les ‘faucons’ qui veulent poursuivre la guerre, et les ‘colombes’, disposés à parvenir à un accord de paix. Il y a le risque que les extrémistes cherchent à saboter les négociations en frappant ceux qui sont engagés dans la médiation. Cette situation peut se réaliser aussi dans les rangs des militaires : des commandants pourraient désirer voir la guerre se poursuivre pour leur propre intérêt personnel ».
A la veille de l’extension de la trêve, l’armée avait accusé les rebelles de profiter du cessez-le-feu pour se réorganiser, et avait annoncé qu’elle avait découvert un important dépôt de munitions de la LRA.
« La trêve a fait naître l’espérance chez les gens, en ce moment surtout où Noël est proche, qui est une fête très ressentie par la population. Sur le terrain toutefois, on doit toujours avoir des résultats concrets. La seule note positive, ce sont les routes plus sûres. Mais tant que les gens vivent dans les camps de réfugiés, il n’y aura pas de vraie paix. La population attend avec anxiété de pouvoir retourner chez soi et dans ses propres champs ; au mois de février devraient commencer els semailles. Ce serait beau que l’Enfant Jésus apporte la paix, en permettant aux agriculteurs de s’occuper de leurs propres cultures » conclut notre source, (L.M.)
(Agence Fides, 17 décembre 2004, 43 lignes, 567 mots)


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