AMERIQUE/HONDURAS - Selon les Evêques, « une culture qui justifie la violence est en voie de construction »

lundi, 27 février 2012

Tegucigalpa (Agence Fides) – La Conférence épiscopale du Honduras a rappelé la nécessité d’une « vérification et d’un nettoyage rapide et efficace des effectifs de la Police nationale », institution qui « a durement été impliquée dans des actes illégaux ». Les Evêques ont en effet publié une réflexion sérieuse sur la violence que vit actuellement le pays, prenant comme point de départ l’incendie qui a tué 359 détenus le 14 février dernier (voir Fides 16/02/2012). Dans ce communiqué intitulé « En défense de la Vie », les Evêques déclarent que « la Police d’Etat a été durement impliquée dans des actes illégaux, certains d’entre eux véritablement terribles, commis par les membres de cette institution » comme « conséquence de l’impunité » et du manque de réponse de la part de l'Etat aux justes requêtes avancées par la population. Les Evêques affirment que tous les membres de la Police ne sont pas impliqués tout en manifestant leur profonde préoccupation pour la fragilité de cette institution, responsable de la sauvegarde de la vie et de la sécurité de tous les honduriens. En outre, les Evêques indiquent que la violence, réaction humaine face à certaines agressions, est le résultat de « promesses non tenues et de politiques partisanes qui apportent des bénéfices à un petit nombre et se font à l’encontre de la majorité ».
Les Evêques dénoncent la situation du pays en ces termes : « Est en voie de construction une culture qui justifie la conduite violente parce que l’on n’est pas capable de condamner le machisme, parce que l’on considère la violence comme une conséquence de la concurrence sociale et parce que l’on la considère partie intégrante du refus des groupes sociaux ». Le problème de la violence au Honduras « réclame une réflexion sérieuse » parce que le mauvais exemple de modèles familiaux négatifs et agressifs se traduit à long terme par une attitude violente qui porte actuellement à une culture qui justifie certains comportements violents ».
Ceci met tout un chacun en alerte parce qu’il existe des motifs fondés « pour craindre des épisodes de violence non seulement au sein de la population carcérale mais également parmi la population du Honduras en général, population qui se sent agressée par « ceux qui sont des membres corrompus des forces de sécurité de l’Etat ». La Conférence épiscopale se propose de construire une « culture de paix » au Honduras et a lancé pour ce motif une campagne avec la Pastorale sociale de la Caritas. (CE) (Agence Fides 27/02/2012)


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