AFRIQUE/NIGERIA - Dénonciation de l’Archevêque de Jos : « des attaques pour fomenter la tension à la veille de Noël »

lundi, 12 décembre 2011

Abuja (Agence Fides) – « Nous ne disposons pas d’informations spécifiques sur l’identité des auteurs des attentats et nous ne pouvons donc affirmer qu’il s’agit de membres de la secte Boko Haram » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Ignatius Ayau Kaigama, Archevêque de Jos, capitale de l’Etat du Plateau (au centre du Nigeria) où, dans la nuit du 10 au 11 décembre, trois bombes ont explosé dans trois bars bondés de personnes qui regardaient un match de football à la télévision, provoquant au moins un mort et une dizaine de blessés. On soupçonne que les attentats en question aient été commis par la secte Boko Haram, très active dans les Etats du nord de la Fédération. « Ce que nous savons est que ces attaques ont été perpétrées par un groupe de jeunes et l’on craint qu’ils ne fassent partie d’une stratégie visant à fomenter la tension à la veille de Noël. Il est évident que le dessein est de faire peur avant les fêtes » déclare l’Archevêque de Jos.
Mgr Kaigama apprécie cependant l’action des forces de l’ordre « qui sont intervenues sur place de manière rapide » et souligne dans le même temps que « ces attentats sont intervenus dans une zone restreinte de Jos et n’ont pas concerné l’ensemble de la ville. Lorsque la presse fait état d’attentats à Jos et dans l’Etat du Plateau, les descriptions sont souvent exagérées. Il semblerait que l’ensemble de la ville ou de l’Etat soit concerné mais ce n’est pas le cas parce que les attaques concernent seulement certaines zones. Je suis au contraire heureux de pouvoir affirmer que les forces de sécurité sont très efficaces et sont en mesure d’intervenir rapidement pour reprendre en main la situation. J’espère que les attaques ne se reproduiront plus mais il faut pour cela être plus fortement proactifs ».
Mgr Kaigama ajoute que « Jos est une très belle ville qui dispose d’un climat frais, ce qui attire tant des résidents provenant d’autres régions du Nigeria que les touristes. Je pense que cela fait partie du problème. A Jos, se trouvent différents groupes, y compris religieux, chrétiens et musulmans, qui cherchent à vivre en paix et dans la coexistence ». « Il y a quelqu’un qui veut détruire tout cela. On ne peut ramener le problème de la violence à Jos et aux alentours aux seules tensions entre chrétiens et musulmans même si elles existent et doivent être dépassées. Il faut en revanche prendre en considération les aspects politiques et économiques et surtout voir s’il existe un projet visant à détruire les exemples des populations nigérianes vivant dans la paix et dans l’harmonie » conclut l’Archevêque de Jos. (L.M.) (Agence Fides 12/12/2011)


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