ASIE/INDONESIE - Droits humains violés en Papouasie, ONG entravées, moyens de communication de masse bâillonnés selon « Franciscans International »

mercredi, 16 novembre 2011

Genève (Agence Fides) – En Papouasie indonésienne, se vérifient actuellement de « graves abus des droits civils et politiques ainsi que des droits économiques, sociaux et culturels » alors que les moyens de communication de masse sont bâillonnés afin de cacher la vérité : c’est que qu’affirme le nouveau rapport « Human Rights in Papua 2010/2011 » publié à Genève par trois ONG : « Franciscans International » (FI) – ONG de la famille franciscaine – « Faith Based Network on West Papua » (FBN) et « Asian Human Rights Commission » (AHRC).
Le Rapport, envoyé à l’Agence Fides, entend porter à l’attention de la communauté internationale et de l’ONU l’actuelle répression militaire en cours en Papouasie indonésienne (ou province d’Irian Jaya) où l’armée indonésienne – intervenue contre les participants au « Congrès du Peuple de Papouasie » et procédant à plus de 300 arrestations (voir Fides 03 et 05/11/2011) – continue à mener une campagne de rafles contre les présumés « responsables indépendantistes », campagne qui frappe de manière indiscriminée les civils.
Décrivant « la triste réalité des abus perpétrés en Papouasie », le rapport a pour objectif de sensibiliser à la situation des droits humains en Papouasie et à contribuer à créer une « terre de paix ». Le document fait en particulier état des difficultés rencontrées par la société civile et par les militants des droits humains en Papouasie, victimes d’intimidations, de vexations et de détentions arbitraires sous l’accusation de « makar » (trahison) alors que, remarque le texte, « ils exercent leur droit à la liberté d’expression dans leur lutte pour la justice et la responsabilité ».
Le Rapport dénonce en outre la politique du gouvernement indonésien, « visant à discréditer, limiter et mettre en danger le travail des organisations internationales de défense des droits humains qui opèrent en Papouasie », interdisant par ailleurs « l’accès aux moyens de communication de masse internationaux au travers d’une manipulation bureaucratique ». Le résultat de telles attitudes est que certaines organisations ont été contraintes à quitter le pays, comme cela a été le cas du Comité international de la Croix Rouge (CICR) et des « Peace Brigades International » (PBI).
Alors que le gouvernement indonésien déclare que « la sauvegarde des droits humains est une priorité nationale », l’ONG « Franciscans International » réplique dans une note envoyée à Fides que « les déclarations politiques ne sont pas suffisantes pour affronter les violations des droits humains en Papouasie en ce que la réalité des faits consiste dans un climat de terreur qui prévaut au sein de la population locale ».
Les ONG invitent le gouvernement indonésien à relâcher immédiatement l’ensemble des prisonniers politiques, à mettre fin sans délai aux intimidations, mauvais traitements et violences physiques à l’encontre de défenseurs des droits humains, de journalistes et de responsables religieux en Papouasie et à entamer un authentique dialogue avec la société civile nationale et internationale en vue de la pacification de la province. (PA) (Agence Fides 16/11/2011)


Partager: