ASIE/PHILIPPINES - « Il est mort comme Jésus sur la croix, le missionnaire qui a fait preuve de miséricorde envers les populations tribales, abandonnées par le gouvernement » déclare l’Evêque lors des obsèques

Kidapawan (Agence Fides) – Le Père Fausto « n’aimait pas les cérémonies » et « travaillait dans une relative obscurité ». « C’était un missionnaire qui a fait preuve de miséricorde, surtout envers les plus petits enfants de Dieu parmi ses paroissiens, les lumads (populations tribales). Il cherchait pour eux la justice lorsqu’ils étaient expropriés de leur terre, lorsqu’ils ont été molestés par des hommes en armes, lorsque le gouvernement semblait les abandonner » : c’est ce qu’a déclaré S.Exc. Mgr Romulo De La Cruz, Evêque de Kidapawan dans l’homélie donnée durant les funérailles du Père Fausto Tentorio, PIME, célébrées ce matin à Kidapawan (voir autre dépêche de Fides NDR).
L’Evêque a remarqué qu’au-delà des étiquettes telles celles de « prêtre écologiste » ou de « défenseur des droits humains », le souvenir du Père Fausto « devrait être simplement celui d’un prêtre bon et fidèle qui aimait son peuple et a cherché à le servir au mieux, même lorsque sa propre vie a, de ce fait, été mise en danger ». Mgr De La Cruz a rappelé les paroles du testament du Père Tentorio qui cite le Prophète Michée en ce qui concerne ce que Dieu demande à l’homme : « pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu ». « C’est ce que le Père Fausto a fait », humblement, a affirmé l’Evêque et « malgré cela, il s’était fait des ennemis, comme Jésus ».
Il pouvait partir voici 26 ans, lorsque fut assassiné son confrère, le Père Tullio Favali – a continué l’Evêque dans son homélie – « mais il ne l’a pas fait parce qu’il était amoureux de ses gens » et il a dit au peuple : « votre rêve est mon rêve, nous sommes compagnons dans la construction du Royaume de Dieu ».
« On peut dire avec certitude – a déclaré Mgr De La Cruz – que la mort du Père Fausto est l’accomplissement de ce que Saint Jean dit dans l’Evangile : « Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). La mort du Père Fausto est simplement une imitation de la mort de Jésus sur la croix ».
L’Evêque a remercié le Père Fausto pour sa mission, sa famille, l’Institut pontifical des Missions étrangères, en rappelant que « l’Eglise locale du Diocèse de Kidapawan sera pour toujours marquée par le sang de deux missionnaires, les Pères Favali et Tentorio ». Il a conclu en assurant que « grâce à ses prières depuis le ciel, nous pourrons poursuivre sa mission ». (PA) (Agence Fides 25/10/2011)