ASIE/MYANMAR - Une « Commission de paix » pour les conflits avec les minorités ethniques : les espoirs de l’Eglise

Naypyitaw (Agence Fides) – Ce sera une « Commission de paix » ad hoc qui traitera les conflits avec les minorités ethniques. C’est ce qu’a décidé le Parlement du Myanmar dans une norme qui institue un organisme destiné à jouer le rôle de médiateur et à chercher des solutions opérationnelles afin de pacifier la nation, traversée par des conflits qui, dans certains cas, se poursuivent depuis plus de 60 ans. Selon des sources de Fides au Myanmar, la Commission pourrait comprendre également le leader de l’opposition, Aung San Suu Kyi. Cette hypothèse, bien qu’elle n’ait pas encore été prise en considération de manière formelle, circule dans les milieux politiques birmans.
L’annonce d’une nouvelle « Commission de Paix » a été accueillie favorablement par l’Eglise birmane, présente dans les zones de conflit et qui souvent, par le biais des services et programmes de la Caritas, est la seule organisation à offrir des aides humanitaires et à faire preuve de solidarité envers les populations civiles victimes de la guerre. S.Exc. Mgr Raymond Saw Po Ray, Evêque de Mawlamyine et Président de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Myanmar, commente ainsi la nouvelle pour l’Agence Fides : « Nous avons appris l’imminente formation de cette nouvelle Commission de paix mais on ne sait pas encore qui en sera membre et comment elle entend opérer. Nous verrons et nous attendons pour juger. Espérons, en tous cas, qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction pour chercher à pacifier le pays. Nous suivons avec beaucoup d’attention et de préoccupation la situation des conflits avec les minorités ethniques dans le pays. Nous sommes tous conscients qu’il s’agit d’une question décisive pour l’avenir de la nation. Nous voulons travailler afin de construire la paix au Myanmar ».
A propos des conflits en cours, S.Exc. Mgr Alexandre Cho, Evêque de Pyay, explique à Fides : « Il est très difficile de dire ce qui se passe parce que les nouvelles sont fragmentaires et les conflits ont lieu dans des régions reculées. Il fallait cependant faire quelque chose pour rechercher une nouvelle voie de paix avec les groupes ethniques : espérons que cette Commission puisse porter des fruits afin que la paix triomphe ».
Actuellement, la guerre civile dans le nord du Myanmar entre l’armée birmane et les guérilleros de la Kachin Independent Army se poursuit, aux prix de graves souffrances pour la population civile d’ethnie kachin et pour les 20.000 évacués au moins. D’autres conflits, plus ou moins latents, concernent les populations d’ethnies karen, shan, et d’autres groupes ethniques. (PA) (Agence Fides 05/09/2011)