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Le Caire (Agence Fides)- « La situation est partiellement revenue à la normale. Il y a de petites manifestations dans diverses parties de l’Egypte » déclare à Fides le Père Luciano Verdoscia, missionnaire combonien qui œuvre au Caire. « Par exemple, hier, au Caire, face au Ministère des Communications, il y a eu une manifestation des salariés qui demandaient la démission de l’administration et une révision des traitements. Les salariés du journal « Al-Goumhouria » (« La Nation ») manifestaient en face du siège du quotidien pour demander la démission de la direction. En outre, les enquêtes relatives à la corruption du régime se poursuivent. En particulier, sont pris pour cibles les scandales liés à la vente de terrains agricoles sur lesquels ont été érigés des villages touristiques ».
Hier, 13 février, le Conseil supérieur des Forces armées a dissous le Parlement, congelé la Constitution et annoncé qu’il gouvernera le pays pendant les six prochains mois, jusqu’aux élections législatives et présidentielles. Nous avons demandé au Père Luciano si les manifestants craignent l’imposition d’un régime militaire : « on ne perçoit pas la crainte d’une dictature militaire parce que ce qui s’est passé ces jours derniers en Egypte a constitué une leçon pour les dictatures en général. Les événements égyptiens ont été suivis dans le monde entier. Par exemple, en Afrique sub-saharienne, la révolution égyptienne a été suivie avec attention. Les jeunes veulent cependant des garanties sur le fait que le processus démocratique se poursuivra. Est en train de naître une démocratie venant d’en bas, selon une antique tradition, celle de la « Shura » (conseil). Des conseils de quartier et de mosquée sont nés. Des rencontres au sein de ces organismes naîtront probablement de nouveaux partis » affirme le Père Luciano.
« Jusqu’à hier, la place Tahrir était encore occupée par un certain nombre de groupes de manifestants » poursuit le missionnaire. « J’ai été favorablement impressionné par les jeunes qui se sont impliqués dans le nettoyage de la place : on voit des groupes armés de balais et de poubelles en train de recueillir les ordures . D’autres repeignent, à leurs frais, les rambardes qui séparent le trottoir de la chaussée. Des gestes qui veulent dire : ceci est notre pays et nous voulons en prendre soin. Un slogan s’est par ailleurs répandu : « Lève la tête : tu es un égyptien », c’est-à-dire sois fier d’être égyptien parce que les égyptiens ont donné un exemple de civilité au monde. (L.M.) (Agence Fides 14/02/2011)
