AFRIQUE/NIGERIA - Un centre pour aider les jeunes chrétiens et musulmans de l’Etat du Plateau à ne pas recourir à la violence pour résoudre les problèmes

lundi, 31 janvier 2011

Jos (Agence Fides) - Un centre de formation ouvert aux jeunes chrétiens et musulmans a été inauguré le 27 janvier à Hai-Hong, Bokkos, à 70 Km de Jos, capitale de l’Etat nigérian du Plateau où ces derniers temps, se multiplient les affrontements entre les différentes communautés. Au cours des derniers affrontements, une quinzaine de personnes ont trouvé la mort. Le centre a été fondé par l’Archidiocèse de Jos avec le soutien de Misereor, l’organisation humanitaire de la Conférence épiscopale allemande.
« La cérémonie d’inauguration a été très appréciée et applaudie par un public nombreux – communique à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Ignatius Ayau Kaigama, Archevêque de Jos – dont la présence est indicative du désir de beaucoup dans l’Etat du Plateau d’aider les jeunes à entreprendre la voie du développement positif plutôt que celle de la violence pour résoudre les problèmes économiques, politiques, ethniques et religieux ».
« Il s’agit – poursuit Mgr Kaigama – d’un humble effort de la part de l’Eglise catholique qui pourrait être repris par les quartiers, les collectivités locales, l’Etat et la Fédération nationale. Il indique clairement que l’on peut faire beaucoup pour les jeunes s’il en existe la volonté politique. Au travers d’une représentation théâtrale organisée par les étudiants du centre, musulmans et chrétiens, on voit combien les jeunes sont manipulés par des leaders politiques et religieux égoïstes et comment les jeunes devraient résister à ces manipulations de la part de ceux qui les incitent à la violence en leur donnant de faibles sommes d’argent ».
Le centre est pour l’heure actif seulement au travers d’un cours de formation pour charpentiers ouvert à 35 jeunes gens. Par la suite, le programme prévoit des cours ouverts également aux jeunes filles. Outre la formation professionnelle, les étudiants sont aidés à approfondir leur foi et à parcourir les voies du dialogue. Il y a en effet deux enseignants de religion, l’un pour l’islam et l’autre pour le christianisme. L’enseignant de religion islamique enseigne aux étudiants musulmans alors que l’enseignant de religion chrétienne instruit les étudiants chrétiens. Les classes sont organisées de telle manière que les étudiants musulmans reçoivent une instruction de base sur le christianisme et vice versa, l’enseignant musulman tient quelques leçons sur l’islam pour les étudiants chrétiens. Les étudiants ont par ailleurs des leçons communes pour apprendre l’art du dialogue, de la réconciliation et de la tolérance au lieu de recourir à la violence pour la plus petite divergence.
« Certes, il est préférable d’allumer une chandelle plutôt que de maudire l’obscurité – conclut Mgr Kaigama -. Si beaucoup de chose a été dit sur la violence des jeunes dérivant de la paresse, du manque d’instruction ou de la pauvreté, bien peu de chose a été fait pour remédier à la situation. Espérons que ce petit effort ouvrira les yeux au gouvernement, aux organisations non gouvernementales de bénévolat et à toutes les personnes de bonne volonté ». (L.M.) (Agence Fides 31/01/2011)


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