AMERIQUE/BOLIVIE - Pour les catholiques, « la loi sur l’instruction ne répond pas à la réalité sociale du pays »

mardi, 21 décembre 2010

Cochabamba (Agence Fides) – Les représentants des services éducatifs de l’Eglise catholique en Bolivie se sont prononcés en ce qui concerne la promulgation de la loi sur l’instruction dite « Avelino Sinani et Elisardo Perez », signée par le Président Morales le 20 décembre au matin. Réunis en Assemblée nationale, ils ont exprimé leur position à propos de la nouvelle loi, à peine adoptée, dans le cadre d’une conférence de presse : « Nous croyons que cette loi est la plus importante des lois qui sont proposées dans notre pays parce qu’elle formera les nouvelles générations. Une loi devrait tenir compte des préoccupations et des aspirations de la société et les faire devenir un droit pour tous. De ce point de vue, nous sommes désolés de constater que la loi « Avelino Sinani et Elisardo Perez » ne répond pas à cette réalité sociale de l’Etat plurinational et prévoit des discriminations et des exclusions au profit de certains et aux dépens d’autres ».
La note envoyée à l’Agence Fides par la Conférence épiscopale de Bolivie fait état d’aspects considérés comme positifs de la loi en question : la nouvelle instruction technique et productive ; le passage à deux ans de l’instruction préscolaire obligatoire ; l’obligation de fréquenter gratuitement le système scolaire jusqu’au niveau du baccalauréat ; la promotion des cultures indigènes, des communautés paysannes, des communautés interculturelles et afro boliviennes (qui n’étaient pas prises en considération dans le cadre de la loi précédente) ; l’usage des langues natives ; la promotion de l’instruction des adultes. Il faut cependant reconnaître que ces aspects font désormais partie du programme éducatif de l’Eglise catholique.
Malheureusement, les considérations négatives concernant cette loi remettent en discussion l’esprit de celle-ci. Ainsi, affirme le communiqué, « dans son premier article, il est affirmé que ce sont l’Etat et la société à être responsables de l’instruction mais ceci est un aspect qui présente des contradictions dans le corps du texte de loi. On peut porter comme preuve la fermeture de la « Normal Catolica ». Nous le dénonçons comme une perte culturelle et intellectuelle pour le pays ».
Dans le premier chapitre du texte de loi, il est affirmé que les parents ont le droit de choisir l’éducation de leurs enfants. Toutefois, le texte de loi ne propose qu’un seul type d’instruction : un programme conçu par le Ministère de l’Instruction publique (voir Fides 10/12/2010). A cet égard, le communiqué affirme : « En tant qu’Eglise et qu’éducateurs catholiques, nous croyons que la véritable éducation est seulement celle qui prend en considération la totalité de l’être humain. Voila pourquoi l’Eglise parle d’Education intégrale dans ses trois dimensions : culturelle, intellectuelle et spirituelle. Afin de permettre à la personne de grandir dans l’harmonie, aucune de ces trois dimensions ne peut être délaissée. Dans ce contexte, l’enseignement de la religion prend à nouveau une signification particulière dans la construction de la personnalité de l’élève. Par conséquent, nous estimons que les parents, selon leur foi, ont le droit de choisir l’éducation religieuse de leurs fils et de leurs filles ». Le communiqué se conclut en affirmant vouloir contribuer de manière positive au processus d’application de la loi et à la future réglementation de celle-ci. (CE) (Agence Fides, 21/12/2010)


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