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Cotabato City (Agence Fides) – “Benigno Aquino, dans les récentes élections, a obtenu la victoire dans beaucoup de coins de Mindanao, même dans la région autonome musulmane. Malgré certaines difficultés, les élections à Mindanao ont été, comme le disent les observateurs, libres et transparentes. Tout cela laisse augure bien pour l’avenir de Mindanao, durant la présidence d’Aquino” : c’est ce que déclare à Fides le P. Eliseo Mercado, missionnaire des Oblats de Marie Immaculée et profond connaisseur de la région de Mindanao et des problématiques qui depuis des décennies agitent le sud des Philippines. En partageant l’analyse de nombreux observateurs, le P. Mercado remarque que le conflit qui persiste dans le sud entre les groupes islamistes et l’armée régulière s’enracine dans un mal-être économique et dans un sous développement social et culturel qui concerne la région : ces problèmes doivent donc être affrontés en même temps que l’œuvre de réconciliation. Il y a, souligne le P. Mercado, différentes questions spécifiques à résoudre : “La première est la présence et l’activité de la Mindanao Development Authority, organe créé mais jamais opératif. Il y a besoin de nouveaux visages et d’une nouvelle approche, qui puisse apporter un réel plan de paix et de développement pour Mindanao”. A coté de cela, note le missionnaire, il est possible de parler de paix : “Il faudrait une stratégie globale, dans un processus de paix qui implique le gouvernement et les deux mouvements principaux, le Moro Islamic Liberation Front et le Moro National Liberation Front. Dans ce plan, que j’espère le président Aquino voudra bien mettre en place, sont considérés aussi d’autres acteurs importants : la ‘National Commission for Indigenous Peoples’ et la ‘Commission for Muslim Filipinos’, créée récemment. La première est utile pour tenir compte des exigences des populations indigènes ; la seconde pour donner voix et espérance à la communauté musulmane : ce sont deux composantes significatives de la population philippine à Mindanao”. La manière selon laquelle de telles questions seront affrontées, dès le début du mandat présidentiel, conclut le P. Mercado, “la population des Philippines du Sud jugera les intentions du nouveau gouvernement et par conséquent les réelles intentions de construire une paix durable”. (PA) (Agence Fides 24/5/2010 ; 26 lignes, 361 mots)
