ASIE/PAKISTAN - Des violences quotidiennes contre les chrétiens, dans le silence général

jeudi, 29 avril 2010

Rawalpindi (Agence Fides) – Des épisodes quotidiens de violence contre les chrétiens et leurs institutions; des viols et des tortures dans l’indifférence générale: c’est ce que signalent avec inquiétude des sources de Fides au Pakistan, rapportant les derniers épisodes graves dont sont victimes les fidèles pakistanais.
Hier, 28 avril, à Quetta (Beluchistan) un citoyen chrétien, Zulfiqar Gulzar, a été tué dans la rue par des personnes non identifiées, à la stupeur de la communauté locale, qui demande la lumière sur le délit et la justice. Le même jour, dans la ville de Sargodha, au Pendjab, un coiffeur chrétien, âgé de 29 ans, Marwat Masih, a été frappé et violé par un groupe de musulmans traditionalistes, qui l’accusaient d’avoir taillé la barbe à un jeune musulman, entré dans sa boutique en le priant de le raser. Toujours au Pendjab, ces derniers jours, dans la ville de Murree, l’école féminine “St. Deny’s Girls High School”, dirigée par l’Eglise protestante du Pakistan, a été livrée aux flammes. Les enquêtes suivent la piste de groupes musulmans fondamentalistes (les « talibans pakistanais ») qui refusent l’instruction aux jeunes filles et entendent éliminer les œuvres sociales chrétiennes, comme on l’a vu aussi avec les attaques menées, en mars dernier, contre les bureaux de l’ONG d’inspiration chrétienne “World Vision” et contre une école salésienne au Beluchistan.
Dans la capitale Islamabad, pendant ce temps, plusieurs ONG protestent pour un autre cas de violence au détriment d’une jeune chrétienne, après celle bruyante de Shazia : il s’agit de Sumera Pervaiz, âgée de 14 ans, qui travaillait comme domestique dans la maison de Faheem Cheema, un commandant de l’Aéronautique pakistanaise. Accusée sans preuve d’avoir volé des bijoux, Sumera a été tenue sous séquestre, malmenée et torturée pendant cinq jours pour lui extorquer un aveu que la jeune fille, innocente, n’a pas donné. A présent elle est hospitalisée et risque de perdre l’usage de ses jambes.
La Commission « Justice et Paix » au sein de la Conférence épiscopale a demandé de nouveau l’attention du gouvernement pour les cas fréquents de violences, de menaces contre la liberté et les propriétés des chrétiens du Pakistan.
« Les actes de violence contre les chrétiens continuent, dans différentes régions du pays, à rythme soutenu. Les victimes sont surtout des pauvres et des marginaux, qui vivent dans les périphéries ou dans des zones reculées. Mais seuls un très petit nombre d’épisodes arrivent sur les médias : c’est la pointe d’un iceberg. La plupart des violences ont lieu dans le silence ou dans l’indifférence générale » note dans un entretien avec l’Agence Fides Francis Mehboob Sada, Directeur du “Christian Study Center” de Rawalpindi, centre de recherche qui exerce une surveillance des droits de l’homme dans le pays. « Nous sommes préoccupés, et nous avançons dans notre lutte pour les droits des minorités » affirme-t-il. Ces derniers jours, le président Asif Ali Zardari a promulgué un ensemble de réformes constitutionnelles qui limite ses pouvoirs, renforçant le rôle du parlement et du premier ministre : « Nous espérons que cela signifiera une plus grande démocratie au Pakistan et un plus grand respect des droits de l’homme dans le pays, avec un bénéfice aussi pour les minorités religieuses » a commenté pour Fides Son Exc. Mgr Lawrence Saldanha, Président de la Conférence épiscopale. (PA) (Agence Fides 29/4/2010 Lignes 40 Mots 554)


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