AFRIQUE/NIGÉRIA - Le Vice Président Goodluck Jonathan nommé Chef d’État par intérim

mercredi, 10 février 2010

Abuja (Agence Fides) – “Les circonstances qui me voient assumer les fonctions de Président par intérim ne sont pas courantes. Plus que jamais, j’exhorte tous les nigériens en tant que peuple qui a foi en Dieu, à prier avec ferveur pour la guérison de notre cher Président et son retour anticipé”. C’est ainsi que le Président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a accepté hier, 9 février, la charge de Président par intérim, qui lui a été conférée après que les deux Chambres du Parlement, le Sénat et la Chambres des représentants, aient adopté deux résolutions distinctes pour confier à Jonathan la présidence par intérim (cf. Fides 9 février 2010). C’est donc ainsi que s’est conclu le long bras de fer qui visait à forcer le Président Umaru Yar’Adua, soigné depuis le mois de novembre en Arabie Saoudite, à confier les pouvoirs présidentiels au Vice Président. Cette solution risque cependant d’ouvrir un nouveau contentieux car la procédure prévue de la section 145 de la Constitution n’a pas été suivie, qui prévoit que ce soit le Président qui communique au Parlement par une lettre son empêchement à exercer ses fonctions, et les confiant au Vice Président par Intérim. Les deux résolutions approuvée par les deux branches du Parlement affirment se base sur l’interview laissée par Yar’Adua le 12 janvier, dans laquelle le Président affirmait qu’il reviendrait au Nigeria exercer ses pouvoirs quand les médecins le lui autoriseraient. Les deux motions affirment qu’en laissant cette interview Yar’Adua a obtempéré à ce qui est prévu par la Constitution car il a révélé au pays tout entier son impossibilité temporaire à gouverner. Du point de vue technico-juridique, le Parlement a fait appel à la “doctrine de la nécessité”, une règle de la Common Law (la jurisprudence adoptée par les pays de langue anglaise, fondée sur une série de règles non recueillies dans un Code de Lois, comme dans le droit latin), qui permet aux juges de faire justice dans des situations non prévues par des dispositions spécifiques de la loi. En appliquant cette définition à la crise institutionnelle, la décision de l’Assemblée nationale a été justifiée comme une mesure pour faire face à une situation d’urgence non prévue par les rédacteurs de la Constitution. Yar’Adua en effet n’a pas pu ou pas voulu écrire la lettre pour confier les pouvoirs présidentiels à Jonathan, alors que dans le pays le sentiment d’insécurité et d’incertitude quant à la direction de la nation augmentait. Dans son discours d’intronisation le Président par intérim Jonathan a lancé un appel à l’unité nationale et a voulu rassurer tout le monde dur le respect de la démocratie. “Il n’y a pas de vainqueurs et de perdants, parce-que grâce à Dieu, nous avons réussi encore une fois à faire avancer notre pays”. Jonathan a indiqué les priorités de son administration : consolider l’amnistie du Delta du Niger ; rechercher une solution durable à la crise de Jos ; améliorer la sécurité publique ; renforcer les infrastructures (en particulier le réseau électrique) pour favoriser de nouvelles opportunités de travail. (L.M.) (Agence Fides 10/2/2010 ; 34 lignes, 504 mots)


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