AFRIQUE/GUINÉE - L’homme fort de la Guinée se retire à l’étranger “pour convalescence”, avant 6 mois des élections présidentielles

samedi, 16 janvier 2010

Conakry (Agence Fides) - Le Président de la Guinée, Moussa Dadis Camara, prendra une période de convalescence à l’étranger et avant 6 mois auront lieu les élections présidentielles. Ce sont là les points saillants de l’accord signé hier, le 15 janvier, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par Camara lui-même, par le Président ad interim de la Guinée, par le général Sékouba Konaté, et par le Président du Burkina Faso et par le médiateur dans la crise guinéenne, Blaise Compaoré. La cérémonie de la signature de l’accord a été la première apparition publique de Camara, après l’attentat qui l’a blessé, le 3 décembre dernier (cf. Fides 4/12/2009). Camara est arrivé à l’improviste au Burkina Faso après avoir été hospitalisé au Maroc (cf. Fides 15/1/2010). “Cet accord a apaisé le climat en Guinée” disent à Fides des sources de l’Église locale. “Jusqu’à hier, le débat politique guinéen était centré sur le retour de Camara de l’étranger. Un débat qui risquait de créer une grave fracture au sein de l’armée (cf. Fides 15/1/2010), avec des conséquences potentiellement désastreuses. Le fait que le Ministre de la Sécurité présidentielle, Claude Pivi (un fidèle de Camara) soit apparu en télévision pour appuyer l’accord, indique que les hommes de Camara ont adhéré à l’entreprise”. L’accord prévoit : le respect des droits fondamentaux, y compris la liberté de presse et d’opinion ; la garanti de la sécurité des personnes et des biens ; la réorganisation et la réforme de la force de défense et de sécurité ; la création d’un Conseil National de Transition, défini comme “organe politique délibérant”, guidé par “une personnalité religieuse” et composé de 101 membres représentants toutes les classes de la société ; la nomination d’un Premier Ministre, provenant du Forum des “Forces Vives” (l’opposition guinéenne) ; la formation d’un gouvernement d’unité nationale ; la révision des listes électorales ; l’organisation, avant 6 mois, des élections présidentielles à laquelle participeront les membres du Conseil National de Transition, le Chef de l’État de l’État de Transition, les membres du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement, la force armée du coup d’État, guidé par Camara qui a pris le pouvoir en décembre 2008), le Premier Ministre, les membres du Gouvernement d’Unité National et les membres des Forces de Défense et de Sécurité en activité. L’accord demande par ailleurs le recours à des observateurs civils et militaires de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique Occidentale) et la création d’un organe non spécifié “d’observation, d’évaluation et d’accompagnement”. Le Président du Burkina Faso, Compaoré, nommera enfin un représentant spécial auprès des autorités guinéennes. En ce qui concerne Camara, le texte de l’entreprise affirme explicitement : “le Président Camara, dit avec force, qu’il prend librement une période de convalescence, en restant disponible à apporter sa contribution aux acteurs de la transition”. Il y a au moins deux candidats au poste de Premier Ministre. Le premier, favori de la société civile, est la syndicaliste Rabiatou Séra Diallo, qui a mené les protestations populaires en février 2007. Le second est le Secrétaire Général de l’Union pour le Progrès de la Guinée, considéré comme un des doyens de la politique guinéenne. (L.M.) (Agence Fides 16/1/2010 ; 37 lignes, 527 mots)


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