AFRIQUE/GUINÉE - “La solution aux problèmes guinéens ne se trouve pas ailleurs qu’en Guinée, à travers les efforts des guinéens pour favoriser le dialogue” écrit le président de la Conférence épiscopale de la Guinée

jeudi, 5 novembre 2009

Conakry (Agence Fides) – Une invitation pressante pour tous les partis guinéens a été adressée par Son Excellence Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry et président de la Conférence épiscopale de la Guinée, dans un message à la nation, qui a été publié par la presse locale. Mgr Coulibaly souligne la préoccupation des évêques pour la grave crise politique qui a éclaté avec le coup d’État de décembre 2008 et qui s’est aggravée fin septembre au lendemain de la répression sanglante d’une manifestation d’opposition (cf. Fides 12/10/2009). L’archevêque de Conakry en rappelant sa participation à l’Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques, montre que la situation de la Guinée risque de se transformer en une crise semblable à celle vécue par les autres pays africains : “En pensant aux témoignages émouvants des évêques du Congo Démocratique et du Rwanda durant le Synode, je me demande si le même danger ne nous guette pas”. Mgr Coulibaly exprime “la solidarité de l’Église envers notre peuple souffrant” et il souligne qu’“aucune injustice, aucun attentat à la paix, à la vie, aux droits fondamentaux de l’homme ne peut laisser indifférent l’Église”. En rapportant les conclusions du Synode, le Président de la Conférence épiscopale de la Guinée souligne que c’est le devoir des Guinéens de prendre en main leur propre destin et il met en garde sur les possibles interférences étrangères dans la crise guinéenne, qui sont dictées par le désir d’exploiter les immenses richesses du pays, en en préconisant la “balkanisation” (un terme qui est utilisé aussi dans la République Démocratique du Congo en relation avec les violences dans l’est du pays). “Les guinéens doivent surmonter leurs divergences par un dialogue. C’est l’invitation que l’Église catholique d’Afrique et de Madagascar nous a envoyé dans un message de solidarité, le 15 octobre 2009 : ‘Nous prions les responsables politiques et militaires de se mettre vraiment au service de leur peuple en écoutant toutes les couches sociales et en particulier les plus pauvres’. La solution aux problèmes guinéens ne se trouve pas ailleurs qu’en Guinée et à travers les efforts des guinéens, en favorisant le dialogue”. Mgr Coulibaly conclut son message en invitant la force militaire, l’opposition et la société civile à négocier pour faire sortir la Guinée de la crise. L’archevêque de Conakry demande en outre aux représentants des pays étrangers en Guinée de s’abstenir de toute interférence illicite et d’observer une “stricte neutralité”. Enfin, il lance un appel à ne pas exploiter la religion à des fins politiques : “j’invite les protagonistes de la crise à ne jamais parler au nom ou pour le compte des leaders religieux, ni a utiliser la religion pour ses propres ambitions”. (L.M.) (Agence Fides 4/11/2009 ; 31 lignes 444 mots)


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