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Pagadian (Agence Fides) – L’état de santé du P. Michael Sinnott, missionnaire de Saint-Colomban séquestré à Pagadian, suscite une inquiétude particulière. Mgr Gilbert Hingone, Vicaire général du diocèse de Pagadian, explique à l’Agence Fides: « Nous sommes très inquiets pour lui. Le P. Sinnott a récemment été opéré au cœur et a deux bypass. Il a besoin de prendre quotidiennement des médicaments. Nous espérons qu’il sera vite libéré, d’ici une semaine, car son état physique pourrait ne pas résister aux longues et exténuantes privations, entre les mains des kidnappeurs qui souvent contraignent les victimes à des marches forcées ». Le vicaire ajoute : « Les nouvelles qui nous arrivent sont fragmentaires. Nous n’avons pas reçu de demande de la part des kidnappeurs, et nous ne savons pas exactement où se trouve le religieux. Selon les chefs militaires dans la région, il a été aperçu dans la région de Lanao du Sur. Nous avons confiance dans l’action de l’armée et des renseignements pour une prompte libération ». Sur les responsables du séquestre, le P. Gilbert affirme : « Par expérience, les soupçons se portent sur des bandes adonnées au business des séquestres à des fins d’extorsion. Ils veulent de l’argent pour financer leur lutte. Mais la politique de l’Eglise aux Philippines Sud est de ne pas céder aux demandes de rachat ». Pendant ce temps le Moro Islamic Liberation Front (MILF), mouvement qui lutte pour l’autonomie aux Philippines Sud, a démenti toute implication de sa part. Mais nombreuses sont les bandes d’anciens du MILF ou proches du groupe terroriste “Abu Sayyaf” qui sévissent dans la région.
Le vicaire raconte à Fides la réaction de la communauté de Pagadian, soit environ 900.000 fidèles qui vivent dans l’extrême Sud de l’île de Mindanao : « Des fidèles de toutes les paroisses et de toute la région sont arrivés dans la ville pour manifester leur solidarité et leur affection envers le P. Sinnott. C’est un missionnaire qui travaille ici depuis 30 ans, il est très connu et très aimé de la population locale. Tous sont unis par une prière incessante, pour demander à Dieu de protéger sa vie ».
Des paroles de sympathie sont aussi arrivées de quelques groupes musulmans locaux : « Dans cette région – note le Vicaire- nous sommes très engagés dans le dialogue interreligieux, et certains groupes musulmans ont manifesté leur solidarité, en condamnant le séquestre. Mais ces groupes n’ont aucune influence sur les bandes de terroristes (qui pourtant se professent islamiques) qui vivent de la violence et des séquestres ». La longue série d’enlèvements de religieux et d’opérateurs humanitaires peut-elle arrêter la réconciliation et le processus de paix à Mindanao ? « A mon avis il n’en sera pas ainsi » répond le P. Hingone. « Certes, ils pourront avoir des effets négatifs, car ils ne contribuent pas à pacifier la société. Mais les efforts qu’accomplissent les évêques philippins et les oulémas musulmans, réunis dans la Bishops Ulama Conference, sont clairvoyants et vont au-delà de ces évènements. A Mindanao il y a d’autres questions plus importantes à affronter, comme la pauvreté, le sous-développement, les disparités sociales et économiques entre les différentes communautés. Des épisodes comme le séquestre du P. Sinnott, s’ils sont douloureux et injustes, n’arrêteront pas l’action de l’Eglise à Mindanao pour la réconciliation, le dialogue interreligieux et le processus de paix ». (PA) (Agence Fides 13/10/2009 lignes 41 mots 587)
