AMÉRIQUE/ÉTATS-UNIS - L’archevêque Migliore à l’ONU : transparence des marchés financiers, aides immédiates pour les pays pauvres et nouvelles règles pour le commerce international, telles sont les priorités de la Communauté internationale

lundi, 13 juillet 2009

New-York (Agence Fides) – Transparence du système financier, intégration des pays pauvres dans le système du commerce global, investissements sur la sécurité alimentaire et les dépenses sociales, interventions économiques à court terme pour alléger les conditions de souffrance d’un milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim tandis que la pauvreté augmente sur toute la planète. Et encore : construire une économie soutenable, qui tienne compte de la fragilité des pays en voie de développement, et surtout qui donne vie à une nouvelle échelle de valeur, sur la base de laquelle au centre de l’activité financière il n’y ait plus une recherche effrénée du gain mais l’exigence de reconnaître les droits de tous sur la base du principe de partage des responsabilités. Tels sont quelques uns des points fermes du Saint Siège devant la grande crise financière qui a frappé le monde et provoqué l’élargissement de la pauvreté et des différences entre pays riches et nations pauvres. Celui qui a proposé une vision critique de la situation et qui a indiqué dans le même temps des propositions positives pour sortir de la phase actuelle d’écroulement de l’économie globale, a été l’archevêque Célestin Migliore, observateur permanent du Saint Siège aux Nations Unies de New-York. Mgr Migliore est en effet intervenu dans les jours derniers à la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et sur l’impact du développement, qui s’est tenue au Palais de verre. “Nous ne devons pas oublier qui sont les pauvres, aussi bien dans les pays développés que dans ceux en voie de développement”, a rappelé l’archevêque, qui a ensuite ajouté : “la perte des postes de travail chez les premiers et le manque d’accès à un emploi, à la nourriture, aux soins médicaux de base et aux structures éducatives chez les seconds, sont une triste réalité quotidienne”. Puis le représentant du Saint Siège a rappelé certaines données préoccupantes : “A la fin des rencontres du Comité pour le développement qui a eu lieu fin avril, la Banque Mondiale a estimé que plus de 55-90 millions de personne se sont retrouvés dans la pauvreté extrême en 2009, spécialement les femmes et les enfants ; dans le même temps, on s’attendait à ce que cette année, le nombre des personnes qui souffrent chroniquement de la faim dépasse le milliard. Par ailleurs, se sont également amenuisées les perspectives de mettre fin à l’extrême pauvreté avant 2015, à travers les huit objectifs de développement du Millenium”. C’est justement en vertu d’une crise si grave, a rappelé Mgr Migliore, que “les institutions de l’Église dans tout le monde, qui ont profité de cette conjoncture pour promouvoir de nouvelles structures de solidarité et pour faciliter et encourager une nouvelle orientation des systèmes financiers et économiques nationales et globales vers les principes de la justice, de la solidarité et de la subsidiarité”. L’archevêque a expliqué que le Saint Siège “vu la vulnérabilité de tant de pauvres dans le monde”, soutient “les propositions avancées pour les protéger à travers des mesures de stabilisation à court terme, en adoptant dans le même temps des mesures à plus long terme pour s’assurer des flux financiers soutenables et pour réduire la possibilité que se produise une nouvelle crise”.
De manière générale, le Saint Siège demande à la communauté internationale de se concentrer sur une série de mesures immédiates et urgentes pour s’opposer et poser une limite aux effets de la crise. “En terme d’actions spécifiques – a dit l’archevêque aux Nations Unies – accueillons avec plaisir les efforts faits lors du sommet du G20 qui s’est déroulé à Londres, en avril dernier, pour rendre disponible plus de mille milliards de dollars, comme aide complémentaire. Hélas, seulement une petite partie d’une telle aide a été destinée aux pays en voie de développement les plus pauvres. Par conséquent, il est fondamental de destiner encore une aide financière adéquate à ces pays, dont les besoins financiers doivent être guidés avec attention. Il est aussi important que de telles aides soient données à des conditions minimum par l’IFI (Institution Financière Internationale)”. Le Saint Siège appuie aussi “les mesures destinées à renforcer la sécurité alimentaire, le soutien aux dépenses sociales et, plus généralement, une dépense publique qui mette au centre les personnes. Devant une telle exigence, nous apprécions de manière particulière les propositions pour les ressources nécessaires ajoutées pour destiner à la Vulnerability Financing Framework de la Banque Mondiale”. Puis Mgr Migliore a réaffirmé “le principe de développement financier soutenable et le fait d’assurer un chemin de développement soutenable pour tous les pays en voie de développement”. “Face aux mesures orientées à prévenir la répétition de cette crise dans l’avenir – a expliqué l’observateur du Saint Siège – nous appuyons les règlementations pratiques et exécutables pour assurer la transparence globales et le contrôle à tous les niveaux du système financier. Nous soulignons qu’à la base de la crise économique actuelle, il y une idéologie qui place l’individu et les désirs individuels au centre de toutes les décisions économiques. La pratique de l’économie a renforcé ce centre idéologique et a cherché à effacer les valeurs et la moralité du débat économique au lieu de tenter d’intégrer de telles préoccupations dans la réalisation d’un système financier plus efficace et plus juste”. (Mtp) (Agence Fides 1/7/2009 ; 60 lignes, 862 mots)


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