AFRIQUE/GUINÉE - Une vingtaine de personnes en jugement pour trafic de cocaïne, parmi elles certains hauts officiers de l’ancien régime

mercredi, 17 juin 2009

Conakry (Agence Fides) – Volonté réelle de combattre le trafic de drogue ou moyen pour éliminer les adversaires politiques, en gagnant dans le même temps les bonnes grâces de la communauté internationale ? C’est ce que se demandent les commentateurs internationaux à la veille du procès contre une vingtaine de personnes accusées de gérer un important trafic de cocaïne dans la République de Guinée (Guinée Conakry).
ऀDepuis décembre 2008, la Guinée dirigée par une force militaire (appelée Conseil National pour la Démocratie et le Développement-CNDD), qui a pris le pouvoir au lendemain de la mort du Président Lansana Conté. La communauté internationale a pourtant dénoncé le coup et depuis lors, le nouveau régime tente de rompre l’isolement diplomatique en cherchant à se présenter comme une force en mesure de lutter contre la corruption et le trafic de cocaïne. La Guinée, comme d’autres pays de l’Afrique occidentale, est devenue en effet un important point de transit pour la cocaïne latino-américaine, destinée à l’Europe. Le nouvel homme fort du pays, le Capitaine Moussa Camara, a envoyé une campagne de moralisation de la vie publique qui a abouti à l’arrestation de différents hauts responsables du régime du défunt président. Parmi eux, il y a le fils du Président Conté, et quelques hauts gradés de l’armée et de la marine.
ऀCes personnes, avant d’être soumises à un procès régulier, ont rendu une confession, transmise par la télévision nationale, sous la direction du Secrétaire d’État, chargé de la lutte contre la corruption et le narcotrafic. Les guinéens ont montré des sentiments opposés devant l’amende publique rendue par les ex hommes forts de l’ancien régime : d’une part on ne cache pas la joie pour la confession des fautes commises, d’autre part on s’interroge pour savoir si cette procédure, peu orthodoxe, rentre dans une logique de lutte de pouvoir au sommet de l’État. La force conjointe des militaires se servirait des accusations d’implication dans la narcotrafic pour éliminer la “veille garde” de l’ancien régime et pour promouvoir dans les zones vitales de l’État, ses propres hommes. Ceux qui montrent des doutes sur cette opération affirment que parmi les arrestations il n’y a pas de personnages, connus comme compromis avec le narcotrafic, et qui font partie de la force militaire.
ऀLe procès, qui devrait s’ouvrir ce matin, se voit imposé une vingtaine de personnes, parmi lesquelles il y a une dizaine d’étrangers (8 nigériens, un ghanéen et un israélien). Parmi les personnalités guinéennes, imputées, il y a le général, Diarra Camara, ex Chef de l’État-major de la Marine, et son fils, le colonel Amara Camara et l’ancien Chef d’État-major de la Marine, l’amiral Aly Daffé. (L.M.) (Agence Fides 15/672009 ; 30 lignes, 438 mots)


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