AFRIQUE/CONGO (RD) - “La violence dans le Nord Kivu n’a jamais cessé” admet le Représentant Spécial de l’ONU pour le Congo

mercredi, 13 mai 2009

Kinshasa (Agence Fides) – Il n’y a pas de paix pour le Nord Kivu, la région à l’Est de la République Démocratique du Congo où opèrent divers groupes armés, certains d’entre eux étant étrangers. La présence de ce mouvement a été tout au long au centre d’une âpre confrontation entre les gouvernements du Rwanda et de la RDC jusqu’en février de cette année, lorsque les armées des deux pays ont tenté une opération conjointe contre les milices hutu (cf. Fides 27/4/2009). La réaction de la FDRL a pourtant été impitoyable parce qu’elle a eu lieu contre la population innocente du Nord Kivu. Durant les derniers jours, dans différentes localités de la province, les militants de la FDRL ont incendié plus de 250 habitants. Dans ces incendies, ont péri 5 enfants tandis qu’une femme est décédée d’infarctus. Et tout cela, sans compter les morts, les blessés et les délogés dus aux attaques précédentes.
Mais la préoccupation principale vient de l’annonce faite par quelques groupes de vouloir se retirer du programme Amani (“paix”), qui prévoit le désarmement et la réintégration des combattants des différents mouvements qui opèrent dans la province. L’annonce a été faite dans une lettre envoyée au coordinateur du programme, Don Apollinaire Malu Malu. Dans la missive, les signataires se plaignent du fait que le gouvernement n’a pas respecté tout ce qu’il avait promis. En particulier, la libération des prisonniers, le paiement des dépenses de désarmement et l’insertion des ex guérilleros dans l’armée régulière.
Les signataires de la lettre ont invité leurs propres hommes à suspendre le programme de désarmement et de démobilisation, et pour ceux qui l’avaient déjà fait à revenir dans les rangs des mouvements réciproques.
A cela s’ajoute l’apparition des bandits de rue qui agissent surtout autour des villes de Butembo et de Beni. Selon la presse congolaise, ces hommes sont bien armés et parlent anglais, kiganda, kikonzo, kinyarwanda et le swahili de l’Afrique de l’Est. Ce ne serait donc pas des bandits locaux, mais des personnes provenant des zones limitrophes de la RDC. Selon certains observateurs le but de ces hommes serait de continuer la déstabilisation du Nord Kivu, sous couvert de banditisme, le dernier des travestissements de ceux qui cherchent depuis des années, en répandant la mort et le chaos, à mettre les mains sur les immenses richesses du Nord Kivu (or, diamant, coltan, bois, etc…). La prolifération de tant d’acronymes derrière lesquels se cachent les différents groupes armés aurait donc comme finalité de créer l’impression que cette province est une proie facile à la violence ancestrale et incompréhensible, en créant un écran de fumée pour cacher le véritable défi. (L.M.) (Agence Fides 13/5/2009 ; 31 lignes, 435 mots)


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