VATICAN - L’année 2008, entre la haine religieuse et le laïcisme antichrétien

vendredi, 16 janvier 2009

Rome (Agence Fides) – L’année 2008 vient tout juste de se terminer avec un lourd bilan de violences et de persécutions contre les chrétiens dans le monde. Des régions qui, pendant de nombreuses années, avaient été à l’abri de l’intolérance, et avaient vu vivre ensemble dans le respect des différentes appartenances chrétiennes et hindoues ou musulmanes, se sont transformées en de véritables et propres champs de bataille où la violence et la haine ont remplacé le bon sens et le respect.
Ce qui fait peur en outre, c’est que, durant cette année, les persécutions n’ont pas été seulement l’expression d’une haine profonde comme celles de type racial, et donc répandue chez les non chrétiens, mais ont été le produit de législations et de politiques fortement anti chrétiennes, dont la responsabilité revient à chacun de ces gouvernements.
Cela entraîne une aggravation substantielle du caractère de ces persécutions, souvent inspirées et guidées d’en-haut ou vaguement tolérées par les institutions. Ce n’est pas par hasard que le Saint-Père, le Pape Benoît XVI a rappelé et déclaré récemment, dans son discours au premier Séminaire organisé par le Forum Catholique-Musulman organisé par le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux : « Les responsables politiques et religieux ont la tâche d'assurer le libre exercice de ces droits dans le plein respect de la liberté de conscience et de la liberté de religion pour chacun. Les responsables politiques et religieux ont la tâche d'assurer le libre exercice de ces droits dans le plein respect de la liberté de conscience et de la liberté de religion pour chacun. La discrimination et la violence dont aujourd'hui encore les communautés religieuses font l'expérience à travers le monde, et les persécutions souvent violentes dont elles sont l'objet, représentent des actes inacceptables et injustifiables, et bien plus graves et déplorables quand ils sont perpétrés au nom de Dieu. Le nom de Dieu ne peut être qu'un nom de paix et de fraternité, de justice et d'amour. Nous sommes appelés à démontrer, par nos paroles mais surtout par nos actions, que le message de nos religions est incontestablement un message d'harmonie et de compréhension mutuelle ». (Audience du 6 novembre 2008)
Mais ce n’est pas seulement le champ de bataille de l’affrontement entre religions où le Christianisme est combattu avec ténacité et avec cruauté. Le soi-disant laïcisme moderne, compris comme épuration de l’homme de son appartenance religieuse et de son identité culturelle elle-même, travaille de la même manière. D’en-haut, des législations toujours plus envahissantes de la sphère privée de l’homme et du chrétien, imposent à la foi au Christ une retraite forcée dans l’obscurité et dans la pénombre.
Eliminer les valeurs chrétiennes fondamentales de l’héritage social et culturel des nations, qui s’identifient avec l’histoire même du Christianisme, équivaut à persécuter le Christ, à amener les chrétiens à avoir honte d’appartenir au Christ. Ce laïcisme régnant et dominateur menace l’Eglise d’une manière plus subtile et plus destructrice que la violence physique et que l’intolérance manifeste, car il justifie l’effacement et la disparition du Christianisme avec la volonté de protéger des droits fantomatiques de marque nouvelle. Et, en se servant de la tolérance, comprise au sens le plus absolu possible, il impose à la religion chrétienne de disparaître de toute la scène. Cela se passe dans une Europe de chrétiens toujours plus tièdes.
On en vient à se demander si ces événements ne devraient pas être en conséquence un encouragement à la pureté et à l’intégrité de notre foi. Elles sont emblématiques, à ce sujet, les parole de Mère Aloisious, Clarisse indienne, témoin des récentes persécutions dans la région de l’Orissa en Inde : « ‘Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu’ (Romains, 8, 28). Nous croyons, et nous en sommes sûrs, que ces châtiments que nous vivons à présent, même s’ils sont douloureux et apparemment au-delà de notre capacité de les supporter, font partie du plan de Dieu qui corrige une humanité malhonnête, en demandant à l’homme un changement du cœur, et en purifiant l’Eglise ». (F.C., 2° partie)
(Agence Fides, 16 janvier 2009)


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