Rome (Agence Fides) - « Nous devons dire que tout l’effort de l’Eglise doit être compris dans la perspective du protagonisme prophétique, et ne doit jamais être confondue avec le protagonisme politique » a déclaré Mgr Raul Tati, Vicaire Général du Diocèse de Cabinda, dans son intervention au séminaire intitulé « L’Angola à la croisée des chemins de l’avenir » qui s’est tenu à Lisbonne les 26 et 27 mai 2004
Cabinda est une enclave angolaise à 60 km du reste de l’Angola, située entre la République Démocratique du Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo, et est depuis des années en proie à un conflit sanglant, presque méconnu, entre l’armée angolaise et les rebelles qui revendiquent la séparation de l’enclave vis-à-vis de l’Angola.
Comme représentant du Diocèse de Cabinda, Mgr Tati a parlé de la guerre en cours dans l’enclave angolaise et de son impact sur la société locale, en précisant la position de l’Eglise sur ce drame. Pour Mgr Tati, l’Eglise « ne défie pas le pouvoir, mais ne peut rester silencieuse « face au drame de la population de Cabinda.
Pour Mgr Tati, depuis le mois d’avril 2002, à l’occasion de l’intensification des combats dans l’enclave, entre l’armée angolaise et les rebelles indépendantistes, l’Evêque de Cabinda, Mgr Paulino Madeca, a fait appel « au bon sens des hommes politiques et au dialogue, pour que les vents de la paix soufflent sur Cabinda ». Pour Mgr Tati, « le gouvernement angolais a choisi la logique de la force comme solution de cette question ».
Mgr Tati a enfin parlé de l’existence « d’une campagne d’intoxication psychologique » contre le clergé local, menée par des moyens angolais d’information, et d’une récente tentative de fermer à Cabinda une antenne de Radio Ecclesia, la Radio de la Conférence Episcopale d’Angola, mais Mgr Madeca est parvenu à l’empêcher.
Des voix critiques se sont fait entendre au séminaires, qui accusaient l’Eglise d’être du côté des séparatistes. Mgr Tati a répondu que l’Eglise de Cabinda ne faisait rien d’autre que de se fonder sur la doctrine sociale de l’Eglise et sur la pensée chrétienne, à la lumière du Concile Vatican II.
Voir aussi la note suivante sur l’enclave de Cabinda. L.M.)
(Agence Fides, 29 mai 2004, 31 lignes, 407 mots)