VATICAN - Discours du Pape Benoît XVI aux étudiants des Universités Pontificales: « Ce n’est pas la connaissance en soi qui peut faire mal, mais la présomption, se ‘vanter’ de ce que l’on est parvenu - ou que l’on présume d’être parvenu - à connaître. C’est de là précisément que découlent ensuite les factions et les discordes dans l’Eglise, et, d’une manière analogue, dans la société »

lundi, 3 novembre 2008

Rome (Agence Fides) – Tout ce que saint Paul écrit sur la sagesse chrétienne et sur la “fausse sagesse », et en particulier dans la première Lettre aux Corinthiens, en s’adressant aux communautés dans lesquelles, entre les disciples, des rivalités vives s’étaient déclarées, a été le thème de réflexion du discours du Pape Benoît XVI, adressé aux étudiants des Universités Pontificales de Rome, à l’occasion de l’inauguration de l’Année Académique. Au terme de la Messe concélébrée présidée le 30 décembre dans l’après-midi par le Cardinal Zenon Grocholewski, Préfet de la Congrégation pour l’Education Catholique, le Saint-Père est descendu dans la Basilique Saint-Pierre pour adresser son salut aux étudiants
Saint Paul parle de la « sagesse de la Croix », ce qui veut dire de la Sagesse de Dieu, qui s’oppose à la « sagesse de ce monde ». Des deux sagesses, une seule est vraie, la sagesse divine, alors que l’autre est « sottise » a déclaré le Saint-Père qui a poursuivi en ces termes : « A présent, la nouveauté stupéfiante, qui nécessite d’être toujours redécouverte et accueillie, c’est le fait que la Sagesse Divine, dans le Christ, nous a été donnée en partage… Cette opposition entre les deux sagesses ne doit pas être identifiée avec la différence entre la théologie d’une part, et la philosophie et les sciences d’autre part. Il s’agit en réalité de deux attitudes fondamentales. La ‘sagesse de ce monde’ est une manière de vivre et de voir les choses en faisant abstraction de Dieu, et en suivant les opinions dominantes, selon les critères du succès et du pouvoir. La ‘sagesse divine’ consiste à suivre l’esprit du Christ – c’est le Christ qui nous ouvre les yeux du cœur pour suivre la voie de la vérité et de l’amour ».
Puis, s’adressant aux étudiants venus à Rome pour approfondir leurs connaissances dans le domaine théologique et dans d’autres matières, le Pape leur a rappelé ! « La formation spirituelle selon la pensée du Christ reste fondamentale pour vous, et c’est là la perspective de vos études… Pour connaître et pour comprendre les choses spirituelles, il faut être des hommes et des femmes ‘spirituels’, parce que si l’on est ‘charnel’, on retombe inévitablement dans la stupidité, même si l’on étudie beaucoup et si l’on devient ‘savant’ et ‘quelqu’un qui raisonne avec l’habileté de ce monde… Paul invite ceux qui se considèrent sages selon les critères de ce monde, à ‘se faire stupides’, pour devenir vraiment sages devant Dieu… Paul, suivant Jésus, s’oppose à une forme d’orgueil intellectuel, par lequel l’homme, tout en sachant beaucoup de choses, perd la sensibilité à la vérité et à la disponibilité à s’ouvrir à la nouveauté de l’action divine »
Sans vouloir amener à sous-estimer l’effort humain nécessaire pour la connaissance, ce qui intéresse Paul, c’est de souligner « ce qui compte vraiment pour le salut, et, en revanche, ce qui peut apporter division et ruine ». A ce point, le Saint-Père a déclaré : « L’Apôtre dénonce le poison de la fausse science, qu’est l’orgueil humain. Ce n’est pas la connaissance en soi qui peut faire mal, mais la présomption, se ‘vanter’ de ce que l’on est parvenu – ou que l’on présume d’être parvenu – à connaître. C’est de là précisément que découlent ensuite les factions et les discordes dans l’Eglise, et, d’une manière analogue, dans la société. Il s’agit donc de cultiver la sagesse non selon la chair, mais bien au contraire, selon l’Esprit… Pour cela, d’après Paul, il est toujours nécessaire de purifier son propre cœur du poison de l’orgueil, présent en chacun d’entre nous… La ‘pensée du Christ’ que nous avons reçue par grâce, nous purifie de la fausse sagesse. Et cette ‘pensée du Christ’, nous l’accueillons par l’Eglise et dans l’Eglise, en nous laissant porter par le fleuve de sa tradition vivante… En restant fidèles à ce Jésus que nous offre Marie, au Christ que l’Eglise nous présente, nous pouvons nous livrer intensément au travail intellectuel, libres intérieurement de la tentation de l’orgueil, et en vous vantant toujours et seulement dans le Seigneur » (S.L.)
(Agence Fides, 3 novembre 2008)


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