ASIE / INDONESIE - Plus de 12.000 islamistes intégristes du groupe « Laskar Jihad » prêts à débarquer dans les îles Moluques ? La Saint-Père prie pour demander à Dieu la paix dans l’Archipel

Amboine (Agence Fides) - « En ce moment de souffrance et de grave tension, le Saint-Père assure à la communauté tout entière de son affection paternelle, de sa solidarité et de sa prière fervente, afin que soient rapidement restaurés l’ordre public et les relations pacifiques entre les différents groupes sociaux et religieux » : c’est l’un des passages de la lettre rendue publique par Mgr Petrus Canisius Mandagi, Evêque de Amboina, qui lui avait été envoyée par le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le Cardinal Angelo Sodano. La lettre déclare que le Saint-Père prie pour les victimes du récent conflit aux Iles Moluques indonésiennes, et exprime sa proximité aux familles touchées par la violence.
Comme l’a déclaré à l’Agence Fides le Centre de Crise du Diocèse de Amboina, en date du 2 mai, le bilan des victimes des affrontements qui ont débuté le 25 avril dans l’Archipel des Moluques est de 37 morts et 211 blessés, dont 86 ont dû être hospitalisés. L’assistance gratuite est assurée pour les blessés et les réfugiés.
La police de Amboine cherche à anéantir le groupe indépendantiste qui, avec la manifestation du 25 avril dernier, a donné l’occasion à cette nouvelle vague de violence. Les enquêteurs auraient identifié les auteurs et seraient sur la trace de 295 personnes.
En ville, l’atmosphère est plus calme, mais la tension reste élevée : dans les rues, il y a toujours les barricades, et les réfugiés ne sont pas encore rentrés chez eux. La ville est plus silencieuse que d’habitude, et peu d’automobiles ou de moyens de transport se hasardent dans les rues.
Les chrétiens de l’île sont apeurés : des rumeurs circulent, et des déclarations de ceux qui affirment avoir remarqué des membres du groupe rebelle « Laskar Jihad » dans les environs de Amboine, près du village de Kuda Mati. La nouvelle a été confirmée à l’Agence Fides par des sources autorisées aux Moluques et à Djakarta, qui parlent de 12.000 combattants envoyés de l’extérieur des îles pour augmenter la violence. S’ils parviennent à entrer dans la ville, ce serait un carnage et la violence deviendrait « une guerre ouverte », notent nos sources.
Le Ministre de la Sécurité, M. Hari Subarno, a invité le 30 avril précisément, ce groupe à ne pas envoyer de volontaires aux Moluques ; mais l’appel n’a pas été entendu. La « Laskar Jihad » s’était dissoute en 2002 après la signature d’un accord de paix.
Le danger que le conflit puisse s’enflammer de nouveau à cause des groupes radicaux venus de l’extérieur des Moluques, avait été exprimé le 29 avril par l’Evêque d’Amboina, Mgr Petrus Mandagi qui avait manifesté ses craintes dans un entretien exclusif avec l’Agence Fides : « S’il y a des interventions extérieures, comme celle du groupe radical islamique ‘Laskar Jihad’, le conflit pourrait dégénérer de nouveau, avec beaucoup de souffrance pour tous. Les autorités du gouvernement central et les autorités locales doivent prendre la situation en mains, et empêcher que cela ne se produise ». (P.A.)
(Agence Fides, 3 mai 2004, 40 lignes, 529 mots)