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Yaoundé (Agence Fides)- La situation s’aggrave dans la péninsule de Bakassi où le 24 juillet 12 personnes ont perdu la vie. Un groupe armé, arrivé sur trois barques à moteur, a attaqué un détachement de l’infanterie de marine du Cameroun. Parmi les morts il y a deux soldats camerounais et 10 assaillants. Huit autres membres du commando ont été capturés par les soldats camerounais qui ont récupéré plusieurs armes de guerre.
Depuis novembre 2007, il s’agit de la quatrième attaque dans la péninsule, riche en ressources pétrolières et en poissons, et depuis longtemps disputée entre le Cameroun et le Nigéria. Un arbitrage international a confié Bakassi au Cameroun, et le 15 août le dernier lambeau de territoire sera remis par les autorités nigériennes à celles camerounaises.
A l’approche de l’échéance la tension augmente, à cause de l’intensification des attaques (la dernière remonte à juin), mais aussi à cause des déclarations de la part de représentants nigériens sur le fait que l’accord qui restitue la péninsule au Cameroun va contre les intérêts nationaux (cf Fides 17/7/2008). Les tensions se sont ravivées depuis l’apparition d’un sigle, Niger Delta Defence and Security Council (NDDSC), qui a revendiqué les assauts contre les militaires camerounais, en annonçant d’autres.
Selon les autorités du Cameroun, des groupes criminels fuyant les forces de l’ordre nigériennes sont impliqués dans les assauts, mais aussi des criminels locaux adonnés à la pêche locale et au trafic d’armes et de drogue. On ne sous-évalue pas cependant l’aspect politique: 90 pour cent des habitants de Bakassi sont en effet d’origine nigérienne, et ne voit pas d’un bon œil le transfert de la péninsule au Cameroun. On craint en outre une alliance entre les rebelles du Bakassi et le Southern Cameroon National Council (SCNC), un groupe qui revendique l’autodétermination pour les populations anglophones camerounaises.
Le Cameroun a reçu le plein soutien de la France, dont l’ambassadeur à Yaoundé a déclaré que la France, avec les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne, était l’un des 4 garants de l’accord de Greentree de juillet 2006 qui prévoit la cession de Bakassi du Nigéria au Cameroun. “Nous serons à vos côtés au moment de la rétrocession” a assuré l’Ambassadeur Georges Serre, ajoutant que “la France soutiendra entièrement le Cameroun, en tant que pays allié et ami, pour que tout aille pour le mieux”. (L.M.) (Agence Fides 25/7/2008 lignes 31 mots 397)
