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Bissau (Agence Fides)- La saisie de plus de 500 kilos de cocaïne sur un avion de l’aéroport de Bissau fait ressortir l’importance du trafic de drogue et surtout l’étendue de la complicité à haut niveau dont jouissent les trafiquants de narcotiques en Guinée Bissau.
Les autorités judiciaires locales ont en effet arrêté le responsable et son second de la tour de contrôle de l’aéroport de Bissau, le plus important du pays, accusés d’avoir favorisé l’entrée illégale dans l’espace aérien national et l’atterrissage d’un avion venant du Venezuela. A l’intérieur de l’avion, la police a saisi 500 kg de cocaïne. Les trois membres de l’équipage, de nationalité vénézuélienne, ont été arrêtés. Mais le plus inquiétant est qu’une unité de l’armée locale avait entouré l’avion à peine atterri, non pour le perquisitionner, mais pour le protéger de la police. Une discussion a eu lieu entre policiers et militaires, qui aurait pu déboucher sur un affrontement armé entre les deux corps de l’Etat. Une circonstance encore à éclaircir, mais qui semblerait confirmer de précédentes informations selon lesquelles certaines bases militaires locales sont utilisées pour le trafic de cocaïne entre l’Amérique Latine et l’Europe. L’Afrique occidentale est de plus en plus utilisée par les trafiquants de narcotiques comme un point de passage de la drogue vers l’Europe.
L’avion, un bimoteur Gulfstream, a été saisi le 12 juillet. Le lendemain, un second bimoteur a été arrêté, toujours à l’aéroport de Bissau, avec 15 kg de cocaïne. En l’espace de 24 heures, 515 kg de cocaïne ont été saisis sur le même site. Une donnée qui explique par elle-même l’ampleur du phénomène.
Ces mêmes jours, dans la Sierra Leone voisine, 700 kg de cocaïne ont été saisis à l’aéroport de Freetown, la capitale du pays, dans un avion orné de fausses enseignes de la Croix Rouge, qui avait atterri sans autorisation. La police locale a arrêté une soixantaine de personnes en rapport avec l’enquête. Parmi celles-ci il y a le directeur de l’aéroport et 5 policiers, dont deux de grade élevé. Il y a en outre une dizaine de personnes de nationalités étrangères (colombienne, vénézuélienne, mexicaine et américaine), ce qui montre qu’il s’agit d’un phénomène international.
En 2007 six tonnes de cocaïne ont été saisies dans toute l’Afrique, à 90 pour cent en Afrique occidentale. La drogue, provenant de Colombie, du Pérou et de la Bolivie, fait une première étape au Brésil pour ensuite arriver sur les côtes de l’Afrique occidentale. De là elle est enfin transportée en Europe, où les consommateurs sont près de 4,5 millions. (L.M.) (Agence Fides 21/7/2008 lignes 31 mots 443)
