Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Monrovia (Agence Fides)- "Nous devons garantir que ceux qui ont les plus grandes responsabilités dans les horreurs au Libéria répondent des crimes commis” a affirmé Mgr Andrew J. Karnley, Administrateur apostolique de Monrovia, capitale du Libéria, lors de la commémoration des plus de 700 victimes du massacre effectué dans l’église luthérienne Saint Pierre le 29 juillet 1990, commis par les troupes du Président de l’époque Samuel Doe.
Mgr Karnley a invité les libériens à faire en sorte qu’il n’y ait plus de massacres semblables à ceux commis par les différentes factions pendant la guerre civile.
Au Libéria une Commission pour la vérité et la réconciliation a été constituée, sur le modèle de celle adoptée par l’Afrique du Sud à la fin de l’apartheid, pour enquêter sur les crimes commis pendant la guerre civile. Mais dans le pays plusieurs voix se sont fait entendre, demandant l’institution d’un véritable tribunal pour les crimes de guerre, comme celui établi dans la Sierra Leone limitrophe. Le conflit en Sierra Leone et celui libérien sont étroitement liés, à tel point que l’ex président libérien, Charles Taylor, est jugé par la Cour internationale sur les crimes de guerre en Sierra Leone, à cause du rôle qu’il a joué dans le financement de la guérilla sierra léonaise, responsable de nombreuses atrocités contre la population civile.
L’Administrateur apostolique de Monrovia a affirmé que l’Eglise catholique avait aussi l’intention de demander la constitution d’un tribunal pour les crimes de guerre en Libéria. “Que se passe-t-il après la Commission pour la vérité et la réconciliation? Nous devons nous battre pour la justice. Si nous ne réussissons pas à faire juger pour leurs crimes ceux qui les ont commis, certains d’entre nous risquent un jour de devenir encore une fois victimes”.
Mgr Karnley a rappelé le massacre des citoyens désarmés qui avaient cherché refuge dans l’église luthérienne: “ces personnes étaient venus dans la maison de Dieu chercher refuge sous ses yeux vigilants, mais des hommes mal intentionnés sont arrivés et les ont tuées sous le regard de Dieu”.
Le Père Karnley a aussi demandé qu’on élève des monuments en l’honneur des victimes du conflit, à placer dans tout le pays. “Raconter la vérité- a-t-il souligné- est un processus thérapeutique, nous pensons que des mémoriaux doivent être construits à l’entrée de nos grandes villes comme souvenir de tous ceux qui ont perdu la vie au cours de cette horreur nationale”. (L.M.) (Agence Fides 18/7/2008 lignes 31 mots 413)
