EUROPE/ITALIE - Universalisme et relativisme dans l'éthique contemporaine

vendredi, 30 mai 2008

Rome (Agence Fides) - Depuis le début de son pontificat, le Pape Benoît XVI a commencé à faire dialoguer entre eux foi et raison: ce dialogue entre deux entités qui, à tort, sont perçues comme séparées et parfois antagonistes, est la seule possibilité pour contrer la suprématie du relativisme qui se répand à présent dans la société contemporaine. Les risques du relativisme et la nécessité de revenir à un pluralisme qui seul peut faire comprendre et accueillir les diversités, tels sont les sujets du dernier volume du professeur Aldo Vendemiati, professeur de philosophie morale et expert de la morale classique et contemporaine.
Le livre, du titre "Universalisme et relativisme dans l'éthique contemporaine", éditions Marietti, présenté au siège de Radio Vaticana, est composé de quatre essais et d'une note, et se propose d'analyser la morale universaliste et celle relativiste de l'âge moderne et post-moderne, dans la perspective d'un recouvrement du dialogue et de la rationalité, qui porte aux choix libres, pondérés, jamais approximatifs ou pris par le flot de l'émotivité. Le pluralisme devient, alors, une clé intéressante de lecture à opposer au relativisme.
"S'il n'est pas possible de considérer quelque civilisation concrète comme si c'était la culture universellement valide, il n'est pas possible de nier non plus qu'il y a universellement des valeurs valides auxquelles toutes les civilisations peuvent se référer. Ceci est le sens d'une recherche sur l'universalisme moral. Pour faire celà il est nécessaire que l'éthique se mette à l'écoute des grandes traditions religieuses: elles constituent un horizon interprétatif universel, capable d'offrir un sens ultime à la vie et à la mort" a affirmé le prof. Vendemiati. Couper le dialogue entre foi et raison comporte des risques évidents dans le tissu contemporain, comme le fondamentalisme, souvent cause de conflits et de violence, ainsi que la tendance laïque pour laquelle il n'existe plus de vérité mais un consentement qu'on accorde à qui semble proposer une vérité plus persuasive que d'autres.
Pour les chrétiens, c'est un défi actuel et indispensable: dans la comparaison, en effet, avec une civilisation de plus en plus lointaine des valeurs chrétiennes, proposer la vérité reconnue dans l'Évangile n'est pas toujours la voie la plus efficace. Le recours à la raison, et ensuite au bon sens de la foi, fournit en revanche une possibilité de dialogue universel avec tous. Depuis toujours le lien étroit entre foi et raison est une caractéristique propre de la tradition chrétienne, pour laquelle la philosophie est au service de la théologie. "Et il s'agit d'un service rendu sur les deux fronts" - a continué le prof. Vendemiati - "d'un côté la philosophie découvre quelques vérités qui facilitent l'accueil de l'Évangile; de l'autre côté la philosophie démasque quelques fautes qui empêchent l'accueil de l'Évangile". Foi et raison, en se clarifiant l'une l'autre, constituent la base pour un autre grand défi de la chrétienne éthique: se mettre à l'écoute de l'autre. (P.C) (Agence Fides 30/5/2008)


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