VATICANO - Discours du Pape Benoît XVI aux Evêques qui participent à un Séminaire d’Etudes : « L’authenticité des nouveaux charismes est garantie par leur disponibilité à se soumettre au discernement de l’autorité ecclésiastique »

Rome (Agence Fides) - « L’authenticité des nouveaux charismes est garantie par leur disponibilité à se soumettre au discernement de l’autorité ecclésiastique. De nombreux mouvements ecclésiaux et de nouvelles communautés ont déjà été reconnus par le Saint-Siège, et, en conséquence, ils sont considérés sans aucun doute comme un don de Dieu pour toute l’Eglise. D’autres, encore en phase naissante, ont besoin d’un accompagnement encore plus délicat et plus vigilant de la part des Pasteurs des Eglises particulière ». C’est ce qu’a rappelé le Pape Benoît XVI aux Evêques qui participent à un Séminaire d’Etudes sur les mouvements laïcs, organisé par le Conseil Pontifical pour les Laïcs, et qui ont été reçus en audience le 17 mai.
« Le présent Séminaire, a rappelé le Saint-Père, veut être une continuation de la rencontre que j’ai eue moi-même, le 3 juillet 2006, avec une large représentation de fidèles appartenant à plus de 100 nouvelles agrégations de laïcs… Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés sont une des nouveautés les plus importantes suscitées par le Saint-Esprit dans l’Eglise, pour la mise en pratique du Concile Vatican II. Elles se sont répandues précisément à l’abri des assises conciliaires, et surtout dans les années qui l’ont suivi immédiatement, dans une période riche de promesses enthousiasmantes, mais marquée aussi par des épreuves difficiles… Déjà à cette époque, en effet, ils rendaient témoignage de la joie, du caractère raisonnable d’être chrétiens et de la beauté de l’être, en se montrant heureux d’appartenir au ministère de communion qu’est l’Eglise. Nous avons assisté au réveil d’un élan missionnaire vigoureux, poussé par le désir de communiquer à tous l’expérience précieuse de la rencontre avec le Christ, ressentie et vécue comme étant la seule réponse adéquate à la soif profonde de vérité et de bonheur du cœur humain. Comment ne pas se rendre compte, en même temps, qu’une telle nouveauté attend toujours d’être comprise comme il convient, à la lumière du dessein de Dieu et de la mission de l’Eglise, dans les circonstances que connaît notre époque ? ».
Grâce à l’œuvre d’orientation des Pontifes, « on a surmonté de nombreux préjugés, des résistances et des tensions » a rappelé le Saint-Père en déclarant toutefois : « Il reste à assumer la tâche importante de promouvoir une communion plus mure de tous les éléments ecclésiaux, pour que tous les charismes, dans le respect de leur spécificité, puissent contribuer pleinement et librement à l’édification de l’unique Corps du Christ ».
Le Saint-Père a déclaré ensuite combien il avait apprécié que l’on choisisse comme guide du Séminaire, son exhortation faite à un groupe d’Evêques allemands en visite « ad limina » : « Je vous demande d’aller au-devant des mouvements avec beaucoup d’amour » (18 novembre 2006), et il déclara : « Je pourrais presque dire que je n’ai rien d’autre à ajouter ! La charité est le digne distinctif du Bon Pasteur : elle rend digne d’autorité et efficace l’exercice du ministère qui nous a été confié. Aller, avec beaucoup d’amour, au-devant des mouvements et de nouvelles communautés, nous incite fortement à connaître comme il convient leur réalité, sans impressions superficielles et sans jugements restrictifs. Cela nous aide aussi à comprendre que les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés ne sont pas un problème ou un risque de plus, qui s’ajoute à nos tâches déjà si lourdes. Non ! Ils sont un don du Seigneur, une ressource précieuse pour enrichir par leurs charismes, toute la communauté chrétienne »
Le Saint-Père a demandé aux Evêques « prudence et patience », et « d’accompagner de près, avec une sollicitude paternelle, de manière cordiale et sage, les mouvements et les nouvelles communautés, pour qu’elles puissent mettre avec une grande générosité au service de l’utilité commune, de manière ordonnée et féconde, les nombreux dons dont ils sont porteurs et que nous avons appris à connaître et à apprécier : l’élan missionnaire, les itinéraires efficaces de formation chrétienne, le témoignage de fidélité et d’obéissance à l’Eglise, la sensibilité envers les besoins des pauvres, la richesse des vocation ».
Pour terminer, le Saint-Père a déclaré : Que celui qui est appelé à un service de discernement et de guide, ne prétende pas faire la loi sur les charismes, mais qu’il se garde du danger de les étouffer (cf. 1 Thessaloniciens 5, 19-21), en résistant à la tentation d’uniformiser ce que l’Esprit a voulu multiforme pour concourir à l’édification et à l’extension du Corps Unique du Christ, que l’Esprit lui-même rend solide dans l’unité. Quand il faudra recourir à des interventions de correction, qu’elles soient elles aussi une expression de ‘beaucoup d’amour’… Que l’Esprit de Dieu nous aide à reconnaître et à conserver les merveilles qu’Il suscite lui-même dans l’Eglise en faveur de tous les hommes » (S.L.)
(Agence Fides, 20 mai 2008)