AFRIQUE/MADAGASCAR - Y a-t-il du pétrole dans l’avenir de Madagascar?

vendredi, 14 mars 2008

Antananarivo (Agence Fides)- Madagascar a commencé à extraire ses premiers barils de pétrole du gisement de Tsimiroro. Il s’agit d’une première installation pilote capable de produire seulement 45 barils de pétrole par jour, à travers une technique d’injection de vapeur dans les puits. Le pétrole de Tsimiroro est en effet d’une qualité définie comme « lourde », pour l’extraction de laquelle on doit avoir recours à l’injection de vapeur dans les conduits pour réduire la viscosité du brut et permettre son écoulement.
L’installation de Tsimiroro servira à mettre au point la technique et à voir comment le brut réagit au contact avec la vapeur, tenant compte de sa viscosité et de la présence de sable. Un autre aspect à prendre en considération est le profit économique de l’entreprise. Pour l’instant la capacité de 45 barils par jour est au-dessous de la production de 100 barils par jour par puits, établi pour le projet expérimental. Mais dans les prochaines semaines commencera l’exploitation d’un second puits qui, espère-t-on, aura un rendement meilleur.
Une partie de la production de pétrole sera utilisée pour produire la vapeur nécessaire à l’extraction de quantités supplémentaires de pétrole, le reste sera soumis à des analyses pour vérifier s’il peut être utilisé pour produire du bitume et pour alimenter des centrales électriques.
L’entreprise chargée du projet, avec un siège opérationnel à Houston, au Texas, et un domicile légal à Bermuda, est spécialisée dans l’exploitation de gisements de brut lourd, plus difficile et plus coûteux à exploiter que d’autres types de pétrole. La hausse des prix des carburants, l’augmentation de la demande et l’épuisement progressif des gisements de brut léger, ont rendu économiquement valable l’exploitation des réserves de brut lourd, caractérisé par une grande viscosité et par une teneur élevée en souffre. Ce qui présuppose aussi la construction de nouvelles raffineries ou l’adaptation de celles existantes pour traiter ce type de pétrole. On comprend donc pourquoi les producteurs américains regardent avec un intérêt croissant le pétrole extrait dans le Golfe de Guinée, en Afrique occidentale, et celui de la Libye. Ce brut, à bas contenu de souffre, est compatible avec les raffineries texanes qui utilisent un brut semblable (le West Texas Intermediate o WTI), extrait dans le Golfe du Mexique, sans devoir donc effectuer de coûteux investissements pour adapter leurs implantations pour traiter le brut lourd.
Mais la faim de pétrole rend désormais indispensable l’exploitation des réserves du brut lourd. La Chine investit 3 milliards de dollars pour construire des installations de raffinage de ce type de brut. Madagascar espère devenir un futur exportateur de pétrole. Pour faire en sorte que la future manne pétrolifère soit utilisée pour le développement de la population, les autorités de l’île ont pris exemple sur la Norvège, qui a constitué un fond pour les futures générations financées par les revenus de la vente de pétrole de la Mer du Nord. (L.M.) (Agence Fides 14/3/2008 lignes 32 mots 465)


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