VATICAN - Publication des réponses de la Congrégation de la Doctrine de la foi à quelques questions de la Conférence épiscopale américaine sur l’alimentation et l’hydratation artificielle

samedi, 15 septembre 2007

Cité du Vatican (Agence Fides) - Les réponses de la Congrégation de la Doctrine de la foi à quelques questions posées par la Conférence épiscopale américaine sur l’alimentation et l’hydratation artificielle ont été publiées. Elles ont été approuvées par le Saint-Père Benoît XVI à l’audience générale accordée au préfet du dicastère, le Card. William Levada. Nous en publions ci-dessous le texte intégral.
Première question : L’administration de nourriture et d’eau (par des voies naturelles ou artificielles) au patient à l’“état végétatif” est-elle moralement obligatoire, à moins que ces aliments ne puissent être assimilés par le corps du patient ou être administrés sans causer un malaise physique important ?
Réponse : Oui. L’administration de nourriture et d’eau, même par des voies artificielles, est par principe un moyen ordinaire et proportionné de conservation de la vie. Elle est donc obligatoire, dans la mesure où et tant qu’elle atteint son but, qui consiste à procurer l’hydratation et l’alimentation du patient. De cette façon on évite les souffrances et la mort dues à l’inanition et à la déshydratation.
Seconde question : Si la nourriture et l’hydratation sont fournies par des voies artificielles à un patient « à état végétatif permanent », peuvent-ils être interrompus quand les médecins compétents jugent avec certitude morale que le patient ne récupérera jamais sa conscience ?
Réponse : Non. Un patient « à l’état végétatif permanent » est une personne, avec sa dignité humaine fondamentale, à laquelle sont dus par conséquent les soins ordinaires et proportionnés, qui comprennent, par principe, l’administration d’eau et de nourriture, même par des voies artificielles.
Les réponses sont accompagnées d’une longue « Note de commentaire », rédigée par la même Congrégation, qui expose le Magistère de l’Eglise en la matière, en partant du Discours du pape Pie XII à un congrès d’anesthésiologie du 24 novembre 1957. Les réponses de la Congrégation pour la Doctrine de la foi aux questions se placent donc dans la ligne des documents du Saint-Siège. « On affirme, en premier lieu, que l’administration d’eau et de nourriture, même par voies artificielles, est par principe un moyen ordinaire et proportionné de conservation de la vie pour les patients à l’« état végétatif »… On précise en second lieu que ce moyen ordinaire de soutien vital doit être assuré même à ceux qui tombent dans « l’état végétatif permanent », car il s’agit de personnes, avec leur dignité humaine fondamentale. En affirmant que l’administration de nourriture et d’eau est moralement obligatoire par principe, la Congrégation de la Doctrine de la foi n’exclut pas que dans certaines régions très isolées ou de pauvreté extrême, l’alimentation et l’hydratation artificielles peuvent ne pas être physiquement possibles, et alors ad impossibilia nemo tenetur, cependant subsiste l’obligation d’offrir les soins disponibles minimum et de se procurer, si possible, les moyens nécessaires pour un soutien vital adapté. On n’exclut pas non plus que, suite à des complications supplémentaires, le patient ne puisse pas réussir à assimiler la nourriture et le liquide, leur administration devenant ainsi totalement inutile. Enfin, on n’écarte pas absolument la possibilité que dans quelques cas rares, l’alimentation et l’hydratation artificielles puissent comporter pour le patient une aggravation excessive de son état ou un important malaise physique, lié par exemple à des complications dans l’utilisation d’aides instrumentales ». Selon le critère éthique général, « l’administration d’eau et de nourriture, même quand elle arrive par voie artificielle, représente toujours un moyen naturel de conservation de la vie et non un traitement thérapeutique. Son usage sera donc à considérer comme ordinaire et proportionné, même quand l’« état végétatif » se prolonge. (S.L.) (Agence Fides 15/9/2007; lignes 42, mots 569)


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