AFRIQUE/ETHIOPIE - Un missionnaire diocésain de Tolède, seule présence catholique dans l’immense région de l’Ogaden

mardi, 4 mars 2014

Gode (Agence Fides) – Le Père Christopher Hartley Sartorius, 55 ans, missionnaire espagnol diocésain de Tolède est le seul prêtre catholique ayant jamais atteint la région somalienne de l’Ethiopie appelée Ogaden où il vit depuis désormais 7 ans, complètement seul, dans la localité de Gode, au milieu d’un territoire totalement musulman.
Au cours d’une récente visite à Rome, il a raconté à l’Agence Fides comment a commencé sa mission sur cette terre. « En février 2007, je participais à une rencontre des Missionnaires de la Charité à Addis Abeba avec Sœur Nirmala, alors Supérieure générale des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa, et avec la Supérieure régionale pour l’Ethiopie – raconte le Père Sartorius. Je m’étais proposé d’aller en tout lieu où les religieuses n’avaient pas encore de maison parce qu’il manquait un prêtre. Me trouvant face à une carte immense de l’Ethiopie où étaient indiquées les 16 maisons des religieuses de Mère Teresa, avec 100 sœurs, je me rendis compte qu’il n’y avait absolument rien dans toute la partie orientale du pays, soit des centaines de milliers de kilomètres carrés. Les religieuses m’expliquèrent que, dans cette région, à la frontière avec la Somalie, il n’y avait jamais eu de présence de l’Eglise catholique et encore moins de missionnaires de leur ordre ».
Il s’agit d’une zone totalement musulmane, dont la population est en grande partie composée de clans nomades d’ethnie somalienne, se dédiant exclusivement à la transhumance avec leurs troupeaux de chameaux. « Une fois achevée la conversation – poursuit le missionnaire – j’ai continué à réfléchir et à me répéter : l’Eglise n’est jamais arrivée dans la région somalienne de l’Ethiopie ? Je m’approchai de la carte et vis que, dans cet immense désert, avec la frontière de la Somalie, était inscrite en lettres capitales Gode. Je pensai alors qu’il s’agissait de la plus grande et plus peuplée des villes, proche d’un fleuve, le Wabi Shebele, qui se jette dans l’Océan indien ».
C’est ainsi que le Père Sartorius s’est retrouvé dans la région de l’Ogaden, et plus exactement à Gode, petite ville de moins de 50.000 habitants dont trois quart d’analphabètes. « Les Missionnaires de la Charité acceptèrent ma proposition après avoir discuté le projet avec l’Archevêque d’Addis Abeba, S.Exc. Mgr Berhaneyesus Souraphiel, qui tint à nous préciser que j’allais vivre dans un endroit dangereux et que je devais en informer mon Evêque, à Tolède, S.Em. le Cardinal Antonio Cañizares, qui me donna toutefois sa bénédiction. Je me trouve désormais ici seul, dans l’attente de l’arrivée des religieuses de Mère Teresa. Je célèbre la Messe seul ou avec au plus 3 ou 4 fidèles presque chaque jour. Je suis certain que le Seigneur m’a voulu ici parce que je suis prêtre et parce que sans prêtre il n’y a pas d’Eucharistie. Et là où est présent le Très Saint Sacrement, est également présente l’Eglise. Je suis en communion avec l’Evêque du gigantesque Vicariat apostolique de Harar, S.Exc. Mgr Woldetensay, auquel appartient la région, même si nous sommes séparés par plus de 1.000 Km de sable et si le prêtre catholique le plus proche de cette mission se trouve à 700 Km ». (AP) (Agence Fides 04/03/2014)


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