AFRIQUE/RD CONGO - Selon les autorités congolaises, Goma aurait été bombardée directement depuis le territoire rwandais

lundi, 26 août 2013

Kinshasa (Agence Fides) – La tension monte entre la République démocratique du Congo et le Rwanda après que le gouvernement congolais ait accusé Kigali d’avoir frappé Goma, chef-lieu du Nord Kivu (dans le nord-est de la RDC), à l’aide de tirs d’artillerie partis directement du territoire rwandais. Le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, Lambert Mende, a qualifié de « crime de guerre et de crime contre l’humanité l’action du Rwanda contre les populations civiles ».
L’épisode remonte au 22 août, lorsque des projectiles d’artillerie « ne provenant pas de l’intérieur du Congo » comme l’ont immédiatement affirmé les autorités locales, ont fait quatre morts et 12 blessés selon le bilan officiel.
Au Nord Kivu, les forces armées congolaises (FARDC) ont lancé une offensive contre les différents groupes de guérilla présents sur zone, dont le principal est le M23 que Kinshasa affirme être sponsorisé par le Rwanda.
L’offensive congolaise est appuyée par la Brigade spéciale d’intervention de l’ONU et par les Casques bleus de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC). Après l’explosion de ces obus, la population de Goma est descendue dans les rues de la ville afin de réclamer la protection des Casques bleus. La protestation a dégénéré en un assaut contre le siège de la MONUSCO au cours duquel deux manifestants ont été tués. Une enquête a été ouverte afin d’établir s’ils ont été victimes de tirs provenant de militaires du contingent uruguayen de l’ONU ou de la police congolaise.
« Ce dernier épisode représente une nouvelle indication de l’exaspération de la population du Nord Kivu » déclarent à Fides des sources locales. Le désespoir de la population locale a également été relevé par une délégation de la société civile du Nord Kivu ayant rencontré à Washington des représentants du Congrès des Etats-Unis et de la Maison Blanche. « Observant l'irrespect par le RWANDA et l'OUGANDA, quant à la mise en application de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba et au regard de la passivité de la Brigade d'intervention de l'ONU pour l'action offensive contre les forces négatives au Nord Kivu, la Société Civile est allée alerter les Etats-Unis du fait que la population déjà fatiguée va bientôt se prendre en charge » affirme un communiqué parvenu à Fides. « Une prise en charge qui ne saurait être gérée ni par les Animateurs de la Société Civile, ni par le Gouvernement Congolais ».
La crise au Nord Kivu risque d’impliquer d’autres Etats après que le gouvernement de Kinshasa ait signé un accord tripartite avec l’Angola et l’Afrique du Sud portant sur la « stabilisation de la Région des Grands Lacs ». Sur la base de cet accord, Luanda et Pretoria s’engagent à fournir assistance aux forces armées et à la police congolaise. (L.M.) (Agence Fides 26/08/2013)


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