AFRIQUE/EGYPTE - Implication de l’Egypte, du Soudan, de l’Ethiopie (et peut-être d’Israël) dans la question relative à la digue de la « Grande renaissance »

jeudi, 6 juin 2013

Le Caire (Agence Fides) – Le lancement des travaux de construction de la digue dite de la grande renaissance sur le Nil bleu est actuellement à l’origine de tensions entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, la digue construite par cette dernière devant priver les égyptiens de 12 milliards de m3 d’eau par an.
Ayman Ali, l’un des conseillers du Président égyptien Mohamed Morsi a averti qu’il « est du droit de l’Egypte de défendre ses intérêts tout comme les autres ont le droit de défendre les leurs », ajoutant que l’Ethiopie doit démontrer que la digue « ne porte pas préjudice à l’Egypte, autrement toutes les options seront ouvertes », ce qui implique également la possibilité d’une action militaire.
Les possibles réactions égyptiennes à l’initiative éthiopienne avaient été discutées lors d’une réunion des principaux représentants politiques égyptiens en présence du Président Morsi. La rencontre devait demeurer réservée mais elle a été transmise en direct télévisuelle, suscitant l’embarras de la Présidence égyptienne dans la mesure où certains des participants avaient lancé des propositions belliqueuses – telles que le recours au sabotage ou au financement de mouvements de guérillas éthiopiens – afin de bloquer la construction de la digue, d’autres ayant émis des critiques non seulement à l’encontre de l’Ethiopie mais également du Soudan. Le gouvernement de Khartoum – aux environs de laquelle confluent le Nil bleu et le Nil blanc – s’est en effet déclaré favorable à la réalisation de la digue.
« Notre point de vue ne plaira pas aux égyptiens mais le Soudan tirera un grand bénéfice de la digue », a affirmé le Ministre soudanais de la Communication, Ahmed Bilal Osman. Le Soudan s’attend en effet à ce qu’elle lui permette d’augmenter ses réserves d’eau, réduisant ainsi sa dépendance des eaux de pluie pour répondre à ses besoins hydriques.
Selon différents journaux égyptiens, afin de chercher à rapprocher les positions de Khartoum et du Caire, le chef du renseignement égyptien, Mohamed Raafat Shehata, a été envoyé au Soudan. Cette visite n’a cependant pas été confirmée officiellement par les deux gouvernements.
Entre temps, selon Maghreb Intelligence, l’Ethiopie a intensifié ses contacts militaires avec Israël en vue d’une éventuelle crise avec l’Egypte. (L.M.) (Agence Fides 06/06/2013)


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