ASIE/TURQUIE - Financements publics turcs pour les travaux de restauration de l’église rupestre de Saint Pierre à Antioche

mercredi, 19 septembre 2012

Antioche (Agence Fides) – Dimanche 16 septembre, en présence du Ministre de la Justice turc, Sadullah Ergin, a débuté la restauration de l’église rupestre de Saint Pierre à Antioche. C’est ce que confirme à l’Agence Fides le Père Domenico Bertogli, OFM Cap., Curé de la Paroisse latine et éditeur du périodique intitulé « Chroniques d’Antioche ». Les travaux, financés par les institutions publiques turques, dureront environ un an, suivant un projet approuvé par la Direction régionale des monuments historiques de la province d’Adana. La partie la plus importante de l’œuvre consistera dans la mise en sûreté de l’église et de l’ensemble de la zone. Le mont Silphius, au flanc duquel s’ouvre ce qui est également connu sous le nom de Grotte de Saint Pierre, est une montagne friable et s’effrite actuellement. Le danger de chute de pierres s’accroît. C’est pourquoi l’ensemble de la grotte sera encagée à l’aide de poutres d’acier, son intérieur devant être entièrement nettoyé et des protections des mosaïques mises en place. Dans la zone se trouvant sous la grotte, est prévue la réalisation d’un parking, d’un bar et d’un certain nombre de magasins de souvenirs pour les touristes et les pèlerins.
Depuis 1967, de par la volonté du Serviteur de Dieu, le Pape Paul VI, il est possible de gagner l’indulgence plénière se rendant en pèlerinage à la grotte sainte, unique trace historique encore existante de l’antique Antioche chrétienne, la « Reine d’Orient qui rivalisait avec Rome », Alexandrie, Jérusalem et Constantinople à l’époque de la Pentarchie. L’église rupestre conserve encore la physionomie que lui donnèrent les croisés qui prirent Antioche en 1098. Mais déjà les byzantins avaient transformé en chapelle le lieu où se rencontraient les premiers chrétiens lors des périodes de persécution, dans la ville où, pour la première fois, les disciples de Jésus reçurent ce nom et dont Saint Pierre fut l’Evêque avant de venir à Rome.
L’état d’abandon de la Grotte de Saint Pierre, rendu encore plus avilissant par les grossières restaurations effectuées précédemment, avait été signalé ces dernières années par les communautés chrétiennes de la ville. A une époque récente, les pèlerinages et les Messes et célébrations œcuméniques, officiées dans l’église rupestre, humide et malsaine, avaient cependant vu leur nombre augmenter. Des Patriarches et des Evêques sont toujours présents aux célébrations qui se déroulent à l’occasion de la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul. Le Père Bertogli dément les rumeurs ayant circulé dans la presse turque selon lesquelles dernièrement les difficultés bureaucratiques pour accéder à la grotte de la part des groupes de pèlerins auraient augmenté : « Maintenant, la zone sera fermée pour les travaux. Mais jusqu’à présent, il suffisait d’avertir préalablement la police et les institutions compétentes que l’on entendait visiter la Grotte et y célébrer la Messe. Pour l’Etat turc, elle constitue une simple succursale du Musée d’Antioche. Normalement, pour y accéder, il faut payer un billet. Il serait bon qu’à l’avenir, il soit toujours davantage tenu compte du fait que ce lieu est une importante mémoire chrétienne, le réservant au culte des communautés chrétiennes ». (GV) (Agence Fides 19/09/2012)


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