Kampala (Agence Fides) – « C’est certainement un signe important de voir la presse ougandaise se mettre à parler de la nécessité de mettre un terme au carnage dans le nord de l’Ouganda, qui dure depuis trop longtemps ». C’est le commentaire fait à l’agence Fides par un missionnaire ayant une grande expérience de l’Ouganda, mais qui demande de garder l’anonymat, sur les éditoriaux publiés dans sur un des principaux quotidiens de Kampala, « The Monitor » : ils demandent au gouvernement et à la communauté internationale d’intervenir pour arrêter la guerre dans le nord de l’Ouganda. Parlant des menaces adressées aux missionnaires qui travaillent dans la région, par Joseph Kony, chef de l’Armée de la Résistance du Seigneur (LRA), « The Monitor » déclare : « Nous ne comprenons pas pourquoi les chefs religieux, pour ne pas parler des civils, peuvent devenir les premières cibles de n’importe quel groupe rebelle ; même si, c’est vrai, personne ne peut dire qu’il est à l’abri, y compris les religieux, des atrocités qui sont commises dans une région bouleversée par la guerre ». L’éditorial conclut par une invitation faite au gouvernement et à la communauté internationale de mettre un terme à la guerre : « La destruction de la vie et de la propriété dans le nord de l’Ouganda a duré trop longtemps, c’est le moment de mettre fin à ce carnage ».
La LRA a fait suivre les faits aux menaces. Le 18 juin, le Père Boguslaw Zero, missionnaire polonais des Pères Blancs (Missionnaires d’Afrique), a été blessé légèrement à une main près de Acumet.
Il s’agit de nouvelles préoccupantes, mais nous ne pouvons oublier que les missionnaires ne sont pas les seuls à être menacés, dit le missionnaire ; c’est un peuple tout entier qui vit dans la terreur depuis des années. Il s’agit de la forme la plus terrible de terrorisme, qui, en frappant les populations non occidentales ne <
« Ce qui frappe dans cette guerre, c’est que les victimes et les bourreaux appartiennent au même groupe ethnique. La population civile, les rebelles et de nombreux soldats de Kampala sont des Acholi. Mais la très grande majorité de la population est contre les rebelles. Au début des années 1980, on trouvait un certain consensus à l’égard des rebelles, mais plus maintenant, et cela est d’autant plus vrai que la plus grande partie des troupes de la LRA est formée de jeunes enfants recrutés par la force. Pour maintenir la discipline les chefs font usage de systèmes cruels. Un des séminaristes enlevés au séminaire de Lachor, qui est parvenu à s’enfuir, a raconté que l’un des garçons qui avait cherché à s’enfuir et avait été repris, à reçu 180 coups de fouet. Il n’a pas été tué parce que c’était un vendredi, jour où la LRA ne tue pas ».
Le 11 mai, la LRA avait enlevé 41 séminaristes au séminaire de Lachor. « Malheureusement, nous n’avons plus de nouvelles d’au moins 30 d’entre eux ; 7 ont été libérés, et 4 ont été tués. (L.M.)
(Agence Fides, 20 juin 2003, 46 lignes, 660 mots)