EUROPE/FRANCE - “Cette année, le mystère de l’Eglise sera plus manifeste encore avec la présence du Pape”, a Fides Card. Barbarin dans le pèlerinage à Lourdes.

jeudi, 12 août 2004

Lourdes, 15 août 2004, par le cardinal Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon

Un pèlerinage à Lourdes est toujours une formidable aventure humaine et spirituelle. C’est une belle occasion de repartir avec courage et confiance pour une nouvelle étape de cet autre pèlerinage qu’est notre vie entière, chemin vers la joie de la Jérusalem céleste.
A Lourdes le mystère de l’Eglise devient visible. Là converge l’humanité dans sa diversité, avec sa générosité et sa faiblesse, avec les merveilles de la grâce et le poids des péchés, rassemblée par le Christ à la messe mais aussi pour la bénédiction du Saint-Sacrement ou la procession aux flambeaux. Autant de signes concrets dont notre foi a besoin.
Là, nous nous savons accueillis, comme les bergers ou les mages à la crèche, par Marie qui nous présente son Fils. Nous reconnaissons qu’elle nous a été donnée comme Mère, et nous lui demandons d’intercéder pour nous, à la grotte ou aux piscines.
A Lourdes, nous sommes à l’évidence portés par la prière de l’Eglise, par cet étonnant élan jailli du cœur des pauvres. Quelle foi communicative chez ces hommes et ces femmes venus, comme les personnages de l’Evangile, implorer une guérison, physique ou spirituelle, pour eux ou pour un proche, chercher près du Seigneur et de la Vierge courage et paix dans l’épreuve. « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et moi je vous soulagerai» (cf. Mt 11,28 ) !

Cette année, le mystère de l’Eglise sera plus manifeste encore avec la présence du Pape Jean- Paul II. Comme malade, il sera membre souffrant de l’Eglise, lui qui « complète en sa chair les souffrances du Christ pour son Corps qui est l’Eglise ». Comme successeur des apôtres, il sera l’icône du Christ mort et ressuscité qui nous rassemble pour nous donner sa vie. Comme centre de la communion de l’Eglise, il manifestera l’unité du Corps que le Christ veut rendre parfaite.
L’occasion de la venue du Pape, en cette fête du 15 août, au lieu où la Vierge Marie s’est présentée à sainte Bernadette comme « l’Immaculée Conception », est le 150e anniversaire de la proclamation de ce dogme (8 décembre 1854). Avec le charisme de sa charge pastorale, Pie IX a discerné que l’Eglise a, dès l’origine, porté cette certitude : Marie est immaculée dès sa conception, elle n’a pas connu le péché, elle est toute sainte. Et il a jugé que le peuple de Dieu avait besoin d’entendre explicitement cette certitude de sa foi.

Cette année, nous donnerons un éclat particulier à la fête du 8 décembre. Mais déjà en ce 15 août, quelle joie pour nous de redire, dans la prière du chapelet, avec tendresse et émerveillement les paroles de l’Ange Gabriel : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (cf Lc 1, 28) ! Joie parce que Marie est notre mère ; joie aussi parce qu’elle anticipe ce à quoi nous sommes tous appelés ! Avec elle, nous pourrons chanter : « Le Tout- puissant fit pour moi des merveilles ; saint est son nom ! » (Lc 1, 49).


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